- Spammer
- Messages : 12
Date d'inscription : 05/03/2016
[Nouvelle) Ratatouille et le bateau Mystèrieux
Mar 15 Mar - 17:57
Fic écrite quand j'avais... 13 ans x)
Soyez indulgents!
Soyez indulgents!
- Spoiler:
- Un détective &
un bateau mystérieux
Prologue
« En bateau ? Vous n’y songez pas ! ». L’homme qui venait de parler était blond, grand, mince et plutôt athlétique. Il ajouta presque aussitôt :
« J’ai le mal de mer ! ». Raymond Sand, alias Ratatouille, fumeur professionnel, détective amateur, criminologue, toxicologue, ex-acrobate, ex-diamantaire, reporter au « crime du soir », quotidien sanguinaire, attrapa une cigarette dans sa poche et l’alluma. Son interlocuteur, nerveux, arpentait la pièce, un bureau de rédaction. Il s’appelait James MC Grath, mais on le connaissait mieux sous le sobriquet de Kid, car il faisait 1m60 pour 45 ans. Il était le chef de l’ OLCOTD (Organisation de Lutte contre le Crime Organisé et les Trafics Divers). Finalement, il se décida à répondre :
« Ecoutez ! Des événements inquiétants se sont produits sur le St-franglais. Trois de nos meilleurs agents envoyés la-bas ont passé l’arme à gauche. Nous soupçonnons ce bateau d’être la plaque tournante d’un trafic de drogue à grande échelle, dirigé par un homme qui se fait appeler Mystic. C’est tout ce que nous savons. Vous comprenez que l’on fasse appel à vous !
- Bon, bon … je vais m’en occuper de votre moustique ! J’embarque quand ? ». Une lueur d’espoir passa dans le regard du kid.
« Dans deux jours à Calais, à quatorze heures. »
Premiers crimes
A peine arrivé, Ratatouille grillait déjà sa troisième cigarette. Le St-franglais était un bateau pentagonal de vingt-cinq mètre de long et de douze de large. Il y avait huit cabines, un salon-salle à manger, un poste de pilotage et deux cales. Le capitaine Breteuil était grand, assez gros, très blond et plutôt bronzé. Il invita Ratatouille à venir prendre un verre dans sa cabine, puis il envoya le mousse dire au timonier de larguer les amarres. En montant sur le pont, Ratatouille se demandait s’il aurait assez de cigarettes pour les cinq jours de la traversée. Puis il entra dans la cabine du capitaine. Quelque minutes plus tard, il en ressortait, juste à temps pour se carapater avant l’arrivée du maître des lieux. Il alla faire connaissance avec la cabine qui lui était attribuée et qui portait le numéro huit et y déposa la feuille pliée en deux qu’il avait dérobée. Il s’étendit sur sa couchette mais à peine dix minutes plus tard, il courrait jusqu’aux cabinets pour aller rendre son déjeuner. Le mal de mer…
Il maudit le kid et avala un des cachets prévus à cet effet par l’équipage et alla dîner. Il fit ainsi connaissance avec les autres passagers qui étaient :
- M. Couard, un vétéran de l’armée française. Ce septuagénaire débonnaire ne cessait de raconter les exploits qu’il avait réalisé. A l’entendre, on aurait perdu la deuxième guerre mondiale sans lui ! Cabine no 7.
- Mme Couard, sa femme, âgée d’une soixantaine d’années. Cabine no 6.
- M. Anton White, un constable de Londres. La trentaine, il avait profité de quelques jours de congés pour visiter la France et maintenant rentrait chez lui. Cabine no 3.
- Miss Black, âgée de vingt-huit ans, en visite en France et s’en retournant chez elle. Cabine no 5.
- M. Lavigne, homme d’affaire d’une cinquantaine d’années, qui, ayant fait fortune dans le commerce du vin, faisait le tour du monde avec son fils :
- M. Bertrand Lavigne. Cabines nos 1 et 2.
- Mme Bartavelle, retraitée, en qui Ratatouille crût reconnaître un agent de l’OLCOTD. Cabine no 4.
Apres le repas, il alla sur le pont pour respirer l’air vivifiant de la mer. C’était sans compter sur son mal de mer qui le prit dés qu’il mis le pied dehors. Il regagna sa cabine comme il le pût et pris un somnifère dans la pharmacie qu’il avait apporté. Mais avant de l’avaler dans de l’eau, il se dit qu’il serait malsain pour lui de ne pas pouvoir se réveiller au cas où … il maudit encore une fois le kid et grilla rapidement une cigarette. Ensuite, tiraillé par le désir de s’endormir et la nécessité de rester éveillé, il trouva un compromis : il brisa le cachet en deux et en avala une moitié. Puis, tranquillement, il se coucha.
Il fût réveillé par un cri. Un horrible cri, suivi d’un bruit de chute dans l’eau. Il se félicita de n’avoir pris que la moitié d’un cachet et rejoignit le pont où l’agitation régnait. Il compta mentalement les personnes présentes : tout le monde était là sauf…
« Un homme à la mer ! ». Ce cri, c’était MC Carthy, le mousse, qui venait de le pousser.
L’inspecteur Hélios
Ce n’était pas un homme, mais une femme : Mme Bartavelle ! Elle avait été poignardée et jetée à la mer ! C’est ce qu’apprirent avec effroi les passagers réunis dans le salon-salle à manger. Pris d’un doute, Ratatouille se dit qu’il aurait peut-être dû jeter un coup d’œil au papier qu’il avait dérobé. Il se promit de le lire sitôt qu’il serait seul dans sa cabine. En attendant, il grillait cigarette sur cigarette. Il s’arrêta pourtant, pour deux raisons : Primo, sa nervosité finirait par être remarquée s’il continuait, et secundo, il ne voulait pas épuiser son stock avant d’être arrivé au moins à la moitié du parcours. De son coté, le capitaine avait alerté les autorités, et un inspecteur de la police criminelle avait été envoyé. Finalement, chacun rentra dans sa cabine. Sitôt arrivé, Ratatouille se jeta littéralement sur la feuille qu’il avait cachée derrière un tableau qu’il avait accroché sur la cloison de sa cabine. Son contenue le sidéra.
« Mon Dieu ! Comment ont-ils pu être au courant si rapidement ? », s’écria t-il. Il jeta sur sa couchette la feuille qui laissa apparaître ces mots :
« Prenez garde : des espions se sont introduits dans le bateau ! »
Le canot pneumatique de l’hydravion aborda le St-franglais de biais. Un homme vêtu d’un costume, assez grand, costaud, et plutôt brun en sortit. A l’arrière se trouvait deux autres hommes, l’un en blouse blanche, l’autre en costume. Leur métier les avait préparé à tout, même au pire. Lorsque le capitaine vint leur souhaiter la bienvenue, le premier dit :
« Je suis l’inspecteur Hélios, Zacharias Hélios. Voici le médecin-légiste Smith et le sergent Wesson. Où est le cadavre ? ». Soudain, un gros rire éclata :
« Ils s’appellent Smith & Wesson ? » Et MC Carthy se mit à rire de plus belle.
« Je t’avais bien dit de ne pas m’accompagner, s’exclama Smith, c’est à chaque fois pareil !
- J’pouvais pas prévoir qu’y aurait des cons, sur c’rafiot !
- Un peu de tenue et de dignité, sergent ! Il y’a quand même un mort sur ce rafiot, comme vous dites !
- Désolé, Patron. Et toi arrête de ricaner bêtement, où je t’ferme ta grande gueule pour un sacré bout d’temps ! ». MC Carthy s’arrêta instantanément et fila se réfugier derrière Ratatouille qui passait par-là par hasard.
« Bonjour, capitaine, bien dormi ?
- Comment pouvez-vous être aussi insouciant ?
- Mais, je me soucie, capitaine. Je me soucie de votre santé, par exemple !
- Très drôle ! On voit que vous avez fait l’école du rire ? ». C’était
Hélios qui venait de parler. Aussitôt, Ratatouille se mit au garde à vous :
« Mes respects, mon général !
- Mais…comment savez-vous que j’étais général dans l’armée ?
- Non, c’est vrai ? J’ai dit ça pour rire !
- Capitaine, allons voir le corps. Quant à vous, jeune galapiat, vous ne perdez rien pour attendre.
- J’ai mis le corps dans sa cabine. Venez, inspecteur. ». Le capitaine accompagna les trois nouveaux venus.
« Mais… comment avez-vous su ? demanda MC Carthy avec des yeux ronds.
- Il ne le sait pas, mais on s’est déjà rencontré. ». Puis, peu désireux de répondre à d’autres questions, il retourna sur ses pas. Il alla d’abord dans sa cabine où il récupéra sa camera, puis, il alla jusqu’a la cabine No 4, celle de feu Mme Bartavelle et posa sa camera sur le rebord du hublot qui constituait la fenêtre. Il la mis en marche, mis des écouteurs qu’il brancha sur la camera et attendit. Normalement, avec le hublot fermé, Ratatouille n’aurait rien entendu de ce qui se disait à l’intérieur, mais le micro super-puissant de la camera, lui, pouvait l’entendre. En utilisant cet attirail, Ratatouille faisait d’une pierre deux coups : Primo, il entendait tout et secundo, il pourrait ensuite envoyer la cassette au kid sans devoir faire un long et ennuyeux rapport. Il se mit donc à l’écoute et entendit ceci :
« … donc, comme je le disais, la cause de la mort et évidente : empoisonnement ! Le poignard et tout le tralala, c’est environ trois heures après la mort, qui à du se produire une heure après l’ingestion, qui à du se produire à l’heure du dîner…
- Dans quoi exactement ?
- Difficile à dire, inspecteur…probablement des crustacées…
- Il y avait du homard, hier, et la vieille en avait pris… » intervint le capitaine. Ratatouille retint un cri : lui aussi avait mangé du homard, et il l’avait même trouvé excellent ! Le toxicologue qu’il était n’avait décelé aucun goût suspect ! Alors à moins que seul le plat de la victime ait été empoisonné ou que le médecin-légiste se trompe…mais…le homard n’était pas le seul crustacé ! Il y avait aussi du crabe ! Pourquoi le capitaine avait t-il négligé ce détail ? Soudain, il eut l’impression d’être observé. Il se retourna. Autour de lui, un rassemblement c’était formé. L’équipage au complet le dévisageait avec des yeux curieux.
« Qu’est-ce qu’ils disent ? » demanda finalement le mousse. Ratatouille, qui s’était attendu à tout, sauf à ça, manqua de tomber à la renverse, mais, sachant que s’il se liait avec eux, il s’assurerait de précieux alliés, il les informa de ce qu’il savait, puis, se remit à l’écoute.
« …donc, votre conclusion, c’est que seul un membre de l’équipage aurait pu faire le coup ? s’exclama le capitaine.
- Evidemment, répondit Hélios, M. et Mme Couard étaient au salon, M. White, miss Black et les Lavigne sont sortis de leurs cabines en entendant le cri, seul ce reporter, Raymond Sand, aurait pu avoir fait le coup, étant donné qu’il est arrivé le dernier sur les lieux, mais comme sa cabine est la plus éloignée… donc seul un membre d’équipage aurait pu la tuer. » Ratatouille remarqua que cette fois même les passagers faisaient cercle autour de lui et s’empressa de transmettre cette nouvelle à ceux qui l’entouraient. Ce fut une erreur. Car toute la meute déchaîné des matelots se précipita dans la cabine :
« C’est faux !
- Nous protestons !
- Nous sommes innocents !
- Voyons, calmez-vous ! »
Ratatouille profita de la confusion déclenché pour s’escamoter discrètement avec son attirail.
Le double de Breteuil
« Donc, vous avez entendu distinctement le cri ? L’inspecteur Hélios questionnait les matelots dans le salon-salle à manger.
- Oui, il provenait de la rambarde supérieur ! répondit un des matelots.
- C’est de là qu’a été jetée la victime ?
- Les victimes, c’est nous, répondirent en chœur tous les matelots, y a pas idée de nous accuser, vous avez aucune preuve, c’est de l’injustice !
- Oh, non ! Vous n’allez pas recommencer !
- On se battra jusqu'au bout !
- Bon, tant pis ! Au tour des passagers. Capitaine, évacuer tout ce beau monde et faites entrer…voyons voir… allez, commençons par le militaire, ça me rappellera ma jeunesse.
- Très bien. » Quelques instant plus tard, M. Couard entrait.
« Bonjour inspecteur ! Vous vouliez me parler ? Sûrement de la guerre d’Algérie, ce reporter, Sand, m’a dit que vous y étiez. Moi, j’ai fait la guerre de quarante, et je me souviens d’un jour où …
- Monsieur…
- …l’ armée allemande nous avait bigrement surpris en…
- Mais…Monsieur… ( Ratatouille pouffait tout seul, à la fenêtre, écoutant. )
- …alors, moi, ne faisant ni une ni deux, j’ai…
- GAAAARDE A VOUS ! Couard s’exécuta aussitôt. Quelle était votre grade dans l’armée ?
- Je n’ai jamais dépassé le grade de caporal-chef…
- Eh bien, moi, j’ai été général ! On ne vous a jamais appris le respect dû à vos supérieurs ?
- Si, mon géné...
- TAISEZ-VOUS ! » Ratatouille fut sidéré, et se traita de tous les noms: il n’avait jamais pensé à utiliser son grade de lieutenant pour faire taire Couard, et il avait du se farcir ces récits de guerre pendant tout le dîner de la veille !
- Bien, mon général.
- Où étiez-vous le 31 mai au soir aux environs de minuit ?
- Dans le salon avec ma femme et le capitaine. Nous faisions un bridge, un matelot étant le quatrième.
- Quel à été le score ?
- Hein ! Que veut dire cette question ?
- Répondez ! Je poserai la même question à votre femme et au matelot pour savoir si mentez ou non !
- Très astucieux, mon général. Moi est le capitaine avons perdu par quatorze points à …six, c’est bien ça, capitaine ?
- C’est exact !
- Très bien, nous vous rappellerons s’il y a du nouveau ! ROOMPEZ !
- Merci, mon général ! » Et il tourna les talons.
« Bon, au tour de M. Anton White. Quant à ce reporter, il ne perd rien pour attendre ! »
Anton White entra avec dignité. Il salua, lança un regard glacial à Wesson, qui tenait le rôle de greffier, puis, s’assit sans y avoir été invité.
« Monsieur White, où étiez-vous hier au soir aux environs de minuit ?
- Je dormais dans ma cabine. Mais comme la cause de la mort est un empoisonnement, pourquoi ne pas plutôt me demander où j’étais à l’heure du dîner ?
- Les questions, c’est moi qui les pose ! Contentez-vous de répondre ! Et quand est-ce que vous en êtes sorti ?
- Lorsque j’ai entendu le cri. Tiens, d’ailleurs, puisque Mme Bartavelle était déjà morte quand on l’a poussé, qui a crié ?
- C’est ce que nous essaierons de déterminer. Maintenant, sortez ! Au tour de Lavigne senior. » M. Lavigne entra tranquillement. Il répondit aux même questions sans apporter quoi que se soit de nouveau. Son fils entra après lui. Lui non plus ne put aider les enquêteurs. Ensuite, ce fut Mme Couard, qui confirma la déposition de son mari. Puis, miss Black entra :
« Miss, pouvez-vous nous dire où vous étiez hier soir aux environs de minuit ? » Entre-temps, le capitaine était sorti, appelé par un matelot au poste de commandement.
« Mais certainement ! Le capitaine étant au salon, j’en profitai pour visiter sa cabine.
- PARDON ? » A la fenêtre, Ratatouille, le souffle court, était tout ouïe.
« Et oui ! Je travaille pour Scotland Yard ! Ce bateau est soupçonné de faire passer de l’héroïne de France en Angleterre. Aussi, le Yard, en collaboration avec le SDECE ( Service de Défense et de Contre-espionnage ) et l’OLCOTD qui ont envoyés un agent et un homme de confiance, m’a envoyé pour les aider. Je soupçonne Mme Bartavelle d’avoir été l’agent. L’homme de confiance, je suppose que c’est M. White ! » Ratatouille poussa un soupir de soulagement.
« Oui, ça confirme le regard glacial que cet homme à lancé au capitaine en arrivant !
- Eh, réagit aussitôt Wesson, c’est à moi qu’il l’a lancé, ce putain d’regard !
- Vous étiez assis prés du capitaine ! White vous a donc utilisé pour surveiller le capitaine sans se faire remarquer !
- Ça s’tient ! N’empêche que le ’pitaine, il m’emmerde ! Il arrête pas de me demander si lui aussi, y devra répondre à vos questions !
- C’est parce qu’il a peur, affirma miss Black. Il sait qu’il ne pourra jamais… » A ce moment précis, le capitaine entra avec une dépêche cachetée à la main : « Une dépêche pour vous, inspecteur ! ». Hélios la décacheta, la parcourut et la mit dans sa poche.
« Monsieur le capitaine, un supérieur m’informe que la victime appartenait à l’OLCOTD, l’Organisation de Lutte contre le Crime Organisé et les Trafics Divers. Elle recherchait de l’héroïne sur ce bateau. Je vous demanderai donc de nous permettre de fouiller le navire.
- Mais bien sur, faites, inspecteur ! » Et il sourit.
Deux heures plus tard, Wesson toquait à la porte de la cabine de Ratatouille : « Police ! Ouvrez ! » Ratatouille s’exécuta. Bien qu’il sache exactement de quoi il en était, il demanda :
« C’est à quel sujet ?
- C’est une perquisition ! Les cabines un à sept ont déjà été fouillées, maintenant, c’est à votre tour. On cherche de la coke.
- Très bien, entrez ! » Il s’effaça devant le sergent, le laissa entrer, sortit est ferma la porte à clef.
« Eh ! Ouvrez !
- Cherchez, sergent ! Moi, je vais me promener ! » Il fila vers le poste de commandement. Là, il entrevit le capitaine. Ensuite, il alla à la cabine du capitaine. Il regarda par le hublot : Le capitaine s’entretenait avec deux matelots !
« C’est bien ce que je pensai ! se dit notre héros, les flics auront beau questionner ce brave capitaine, ce sosie se chargera toujours de lui fournir un alibi ! L’équipage est sans doute innocent, à part ces deux-là ! Il revint vers sa cabine, et se retourna une dizaine de mètres plus loin : Le mousse portant un café entrait dans la cabine du capitaine !
« Lui aussi ? » Se demanda Ratatouille.
Le sergent Wesson au travail
Délivré de sa « prison », Wesson n’avait qu’une idée en tête : Rendre la pareille à Ratatouille, pour une durée beaucoup plus élevée, c’est à vingt ans au minimum. Il était à présent certain de sa culpabilité dans l’affaire Bartavelle. Il n’accorda aucune attention à Ratatouille après sa sortie, mais alla directement à son supérieur :
« Patron, bien que j’ai aucune preuve et que j’ai trouvé que dalle dans sa cabine, je suis persuadé de la culpabilité de M. Sand.
- Lisez ça, mon cher ! » Et Hélios sortit la dépêche reçu le matin même de sa poche. Le sergent lut ceci :
« Mystic dans bateau stop Agent à moi aussi stop C’est un belge stop Arrêter Mystic stop Trouver héroïne stop »
« Y a t’il un belge dans la salle ?
- Dans la salle non, mais White et Sand possèdent cette nationalité.
- Eh ben, dans la salle aussi ! Moi aussi, je suis belge !
- C’est pour ça que vous parlez comme ça ! Ratatouille venait de surgir derrière lui.
- Eh oh ! Vous z’aussi, z’êtes belge ! Et qu’est-ce que vous fichez là ?
- Je viens réparer une injustice ! dit Ratatouille, sérieux comme un pape, c’est une honte ! Tout le monde, même l’équipage a déjà été interrogé, sauf moi !
- …
- Z’attendez quoi ? Allez, allez ! On commence ! et il s’assit.
- Bon, si vous y tenez ! Où étiez-vous le 31 mai aux environs de minuit ?
- J’étais dans ma cabine, je dormais.
- Vous avez été réveillé par le cri, je suppose ?
- Vous supposez bien !
- Qui était présents lorsque vous êtes arrivé ?
- Le capitaine ( ou son double, songea t’il à part lui) quelques matelots, le mousse, tout les passagers, sauf…
- Sauf… demanda le sergent, se levant presque de sa chaise : Tout les témoignages affirmaient que tout le monde était là, il se disait donc que c’était l’occasion de prouver que Ratatouille mentait comme il respirait.
- Sauf la victime, bien entendu ! Wesson se rengorgea.
- Bon, reprit l’inspecteur, il est plus de vingt-trois heures, je vais me coucher ! Nous reprendrons demain ! La nuit risque d’être courte ! »
« Plus que vous ne le croyez » se disait à part lui Wesson. Ratatouille se faisait la même remarque.
Aux environs de deux heures du matin, une ombre se glissait sur le pont arrière, où étaient situées les cabines de l’équipage. Elle fut bientôt suivie par une autre. La première arriva au hublot de la cabine du capitaine. A la lumière provenant de l’intérieur, n’importe qui aurait reconnu Wesson. Constatant qu’il n’y avait personne, il crocheta la porte à l’aide du passe que le capitaine lui-même lui avait donné quelques heures auparavant pour éviter que la malheureuse aventure du même après-midi ne se reproduise plus. Puis il entra. Il fouilla un instant le bureau, puis décrocha un tableau, trouva le coffre du premier coup et entreprit de l’ouvrir. Entre-temps, la deuxième silhouette regardait par le hublot. La lumière donna cette fois encore son identité à l’ombre : Ratatouille. Wesson trouva la combinaison, ouvrit et fouilla dans les papiers, négligeant l’argent. Il referma le coffre et allait s’éloigner du mur quand il s’immobilisa : visiblement, il avait entendu quelque chose. Il se rapprocha à nouveau du bureau, ses doigts cherchant fébrilement quelque chose sur la face intérieur. Enfin, son visage s’éclaira et brusquement, le bureau pivota, laissant apparaître une cavité dans le sol, parfaitement masquée par la lourde table. Résolument, il s’y engagea. Il n’alla pas loin : Brusquement, Ratatouille vit un bras nu saisir la jambe du vaillant représentant de l’ordre et l’entraîner au fond. Wesson cria un bref instant, mais se tut brusquement : Ratatouille aurait parié qu’il venait d’être assommé. Le bureau pivota, masquant à nouveau la cavité. Ratatouille demeura pensif : Sur le bras qui avait entraîné le sergent, parmi les poils qui recouvrent habituellement les bras d’un marin, il aurait juré avoir vu un tatouage en forme de M…
La troisième cale
Le jour suivant, La porte de la cabine de Ratatouille fut martelée.
Ratatouille alla ouvrir en titubant. C’était Hélios :
« M. Sand, j’irais droit au but : Mon collègue a disparu, et comme il vous soupçonnait d’être Mystic, vous êtes le suspect numéro un de cette affaire : Je vous arrête ! Ratatouille, mal réveillé, bougonna un « Un moment, s’il vous plait », alla au lavabo, s’aspergea le visage, prit une aspirine qu’il noya dans un grand verre d’eau, puis, retourna à la porte :
« Vous disiez, cher ami ?
- Je disais que je vous arrête ! Policiers, conduisez-le à la cale no 2, il y sera en sûreté !
Ratatouille remarqua qu’à ces mots, le capitaine avait pali. Il remarqua également qu’un canot pneumatique était amarré au St-franglais et qu’un hydravion avait amerri à une dizaine de mètres. Il se laissa conduire à la deuxième cale, attendit que la porte soit refermée, puis, chercha ce qui faisait aussi peur au capitaine : Une porte secrète, des caisses compromettantes… il ne trouva que des ballots de coton, une lime à métaux et une centaine de cafards. Il abandonna, posa la lime près de lui et s’assit sur une caisse. Sans même avoir eu le temps de réaliser quoi que ce soit, il tomba à la renverse et s’assomma. Quand il se réveilla, il était toujours dans la cale. Quelque chose avait changé, peut-être un peu moins de lumière. Il repéra le bout de bois qui l’avait assommé, puis, il regarda instinctivement au-dessus de lui : Un trou béant s’ouvrait sur le plafond.
« Une seul explication, se dit-il, la caisse en bois était vermoulu, et elle masquait ce trou. Je me trouve donc dans la cachette des bandits, la troisième cale, et les caisses que je vois contiennent la drogue. Il en ouvrit une pour s’en assurer, et se rassura en voyant la poudre blanche. Il reçut soudain un coup sur la tête. Pour la deuxième fois en quelques minutes, du bois l’assommait.
*******
Quand il se réveilla à nouveau, ses jambes et ses mains étaient liées par une corde de chanvre. A coté de lui se trouvait Wesson, dans le même état que lui : « Z’êtes réveillé ? Ça ira ?
- Mmh ? Oui ! Des gens très attachant, vous ne trouvez pas ?
- Oh, oui ! On voit qu’ils adorent nouer des liens ! l’atmosphère se détendit sous l’effet de cette double boutade.
- On pourrait peut-être songer à sortir d’ici, maintenant ? dit une troisième voix à coté d’eux.
- Qui est là ? demanda Ratatouille.
- Lieutenant Sand, troisième division de l’armée de l’air ! Comme vous le voyez, j’ai fini par me souvenir de vous, jeune blanc-bec, répondit la voix d’Hélios, vos dernières nouvelles m’ont été données il y’a maintenant dix ans par Mc Grath, affirmant que l’OLCOTD avait voulu de vous ! Franchement, je ne sais comment vous avez réussi à avoir le grade de lieutenant, vous étiez mon plus mauvais pilote !
- Vous vous souvenez de moi, mon général ? Quel honneur !
- J’avoue que j’ai failli vous oublier ! De plus, je m’attendait si peu à vous revoir ! Il aura fallu que le kid m’envoie une dépêche et que vous m’appeliez général à notre arrivée pour que je commence à avoir des doutes !
- Dites, ravi de ces retrouvailles, mais si on pensait à sortir d’ici ?
- Un peu de dignité, sergent ! On ne peut nous garder plus longtemps ici, nos boys vont venir nous chercher !
- Ça j’en doute ! dit le capitaine en apparaissant devant eux. Momo, tu t’occupe d’eux !
- Le coup de la noyade, chef ? répondit un corpulent matelot à coté de lui. Ratatouille se rappela l’avoir vu à la cabine du capitaine la veille.
- Non, trop évident ! Pour l’espion, un accident dans la cale : Une caisse assez lourde qui l’écrase, une mauvaise chute… pour les flics, empoisonnement ! Miss Black à encore frappé ! Et oui, dit-il en s’adressant à l’inspecteur, on à réussi à faire accuser cette pauvre passagère ! Vos collègues l’ont enfermée dans la première cale ! Si vous avez des questions, dépêchez-vous ! On n’a pas que ça à faire !
- Qui a crié ce fameux soir !
- Le mousse ! Cet idiot a surpris mon frère quand celui-ci envoyait la vieille à la flotte ! En échange de la vie sauve, il est désormais notre complice… pour le moment… Sors de là », dit il en s’adressant à l’escalier par lequel il était entré. Mc Carthy arriva sur la pointe des pieds. « Alors, tu croyait vraiment que je ne t’avait pas vu ?
- Je vous apportais votre café… en effet, il avait une tasse dans la main.
- C’est ça ! dis tout de suite que tu voulait libérer les prisonniers ! Accident, dit-il à Momo, ça fera de la compagnie au reporter.
- Non, non, pitié !
- C’est quoi la pitié ? demanda quelqu’un derrière le mousse. Il ressemblait étrangement au capitaine. Il était accompagné par un deuxième matelot. Ratatouille remarqua le tatouage au poignet de ce dernier, parmi les poils. En forme de M…
- C’est ce qu’on n’applique jamais, répliqua Breteuil, Allez Momo, toi et Coco…Un gros rire éclata : Le mousse n’avait pu se retenir.
- Momo et Coco ! Momo et Coco ! Momo et Coco !
- LA FERME ! ( MC Carthy s’exécuta ) Momo, Coco, vous allez vous débarrasser de ceux-là. » Aussitôt, Momo saisit le mousse, l’assomma proprement pour éviter qu’il ne rameute les policiers, et peut-être aussi pour qu’il soit plus facile à transporter. Il le ramena vers le trou béant sur le toit et le fit passer. Puis il prit Ratatouille par les aisselles et le remonta de la même façon. Coco vint lui faire la courte échelle, puis, revint aux bouteilles qui étaient poses sur une table, près de l’escalier. Il parcouru les étiquettes à mi-voix, et ce qu’il disait n’était pas fait pour rassurer les policiers :
« Curare, Cyanure, Arsenic, Venin de crotale, Ciguë… » On entendit soudain un bruit de lutte au-dessus, Puis Momo tomba par le trou, exactement comme Ratatouille quelques heures auparavant, et il atterrit sur Coco qui revenait avec un revolver, une cuisse de poulet et une bouteille contenant un liquide peu engageant. Coco tomba à la renverse, Momo sur lui, le revolver rebondit deux fois, tirant à chaque fois vers les deux capitaines qui plongèrent, la cuisse de poulet glissa sur le sol, laissant une traînée de graisse bien suintante et la bouteille se brisa sur la tête de Momo. Voici ce qui s’était passé : Par un heureux hasard, Momo avait posé Ratatouille à l’endroit même où il avait déposé la lime à métaux quelques heures auparavant. Il n’avait eu aucun mal à la saisir. Couper le chanvre fut une autre affaire, mais il y parvint finalement au moment où Momo montait. Ensuite, il suffisait de détourner son attention en lui demandant une dernière cigarette, de lui faire un judo, et c’était gagné ! Ratatouille sauta par le trou, une cigarette au bec, passa la lime aux policiers puis regarda autour de lui :
« Où sont le capitaine et son fraternel ?
- Ici, répondit Breteuil, un revolver à la main, en sortant de la caisse dans laquelle il était tombé, les mains en l’air ! » Ratatouille faillit éclater de rire : Breteuil était recouvert de poudre blanche ! « Arrêtez de rire ou je vous transperce ! hurla le capitaine, et il tira une salve aux pieds de Ratatouille. Entre-temps, les policiers c’étaient débarrassés de leurs liens et s’étaient approchés de Ratatouille, et Mc Carthy s’était réveillé et après avoir sauté, il s’était lui aussi rapproché. La salve de Breteuil eut pour effet de creuser un trou dans l’entrepont vermoulu qui tenait lieu de plancher, et les quatre prisonniers tombèrent à la mer, en même temps que le bateau prenait l’eau.
Epilogue
Ratatouille fit le premier surface. Il vit le danger que courraient les passagers et les matelots, et fit des signes frénétiques vers le pont où il avait aperçu White. Tandis que ce dernier ce chargeait de rassembler les matelots, Ratatouille plongea et ramena un Wesson inanimée à la surface. Il allait replonger quand Hélios parut à quelques mètres, le mousse dans ses bras. Le canot du St-franglais les repêcha, et à peine Ratatouille fut-il remonté à bord :
« Vite, le bateau coule !
- Quoi ? Allez tout le monde, à la cale !
- Non, à la cabine de Breteuil » répondit Wesson qui venait de se réveiller. Deux heures plus tard, la fissure colmatée, Ratatouille retourna à la cale secrète pour voir les dégâts. Il passa par l’escalier et remarqua que l’épaisseur des murs empêchait tout bruit d’être perçu de l’extérieur, pas même le claquement d’une arme à feu. Si Wesson avait surpris un bruit de conversation, c’était sans doute que les malfrats lui tendait un piège ! Les frères Breteuil, Momo et Coco avait été récupérés et enfermés dans la cabine de Ratatouille. Le superintendant Savary qui venait d’arriver avec Mc Grath avait déclaré que Mc Carthy était aussi coupable, et le condamnait à cinq ans dans un institut pour mineur. Hélios et Ratatouille avait tacitement décidé de le sauver de là et Ratatouille en avait déjà parlé au Kid, qui avait promis de tout faire pour l’aider. Lorsqu’on avait rassemblé tous les passager, on avait remarqué que White n’était plus là :
« Nous ne le reverrons plus jamais, avait dit Ratatouille.
- Pourquoi, c’était étonné son chef.
- Parce que c’est lui, Mystic !
- Vous en êtes sur ? Comment à t-il fait pou quitter le bateau ?
- Absolument ! Je ne sais pas comment il a fait, mais il a réussi !Allez, si on allait libérer cette pauvre miss Black ?
FIN
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|