- Hiroki_Tatsumi
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[Yu-Gi-Oh] Les Abîmes du Désespoir [16+] [Manga/Seinen] [Suite Les Racines de l'Espoir]
Mar 8 Mar - 15:50
Genre : Combat, Psychologique
Thèmes : Crise, Guerre
Contient des Spoilers? : Non
Présence de personnages ajoutés : Oui
Synopsis :
Revenus dans leur époque d'origine, tout semble aller pour le mieux pour Reisuke, Hiroki et les autres. Devenu pompier, le protagoniste vit enfin une vie équilibrée dont il a toujours rêvé. Cependant, on dit que le désespoir le plus profond se manifeste lorsque l'on s'y attend le moins, et Reisuke n'échappera pas cette règle fondamentale.
Chapitre 1 Une nouvelle Famille
- Spoiler:
- Le décor du combat de ce jour était une auberge , une auberge qui se trouvait sur la côte, dans une sombre nuit d'automne. Le vent était violent en cette nuit bien différente des autres. Des feuilles volaient pour s'abattre sur les fenêtres en provoquant des bruits sourds. Dans l'auberge se trouvaient quelques individus, tous autour d'une table sur laquelle deux hommes étaient accoudés. Tous les membres de ce groupent avaient une particularité : Ils étaient vêtus d'une cape sombre, ne laissant entrevoir que la partie inférieure de leur visage, leur couvrant également tout le corps. La tension était palpable entre les deux hommes accoudés à table. On sentait que tout pouvait basculer d'une minute à l'autre dès que l'un d'eux allait prendre la parole. Leur aura était impressionnante.L'un des hommes posa son coude sur la table, l'autre fit de même et ils s'engagèrent tous les deux dans un bras de fer. Tout le monde était silencieux autour d'eux tandis que seuls les bruits des muscles qui se tendaient et qui jouaient à l'épreuve de force. Le combat dura dix minutes, montrant la détermination des deux hommes. Au bout de ces dix minutes, l'un des deux bras s'écroula sous le poids de l'autre. Le vainqueur du combat se leva rapidement et ôta sa cape avant de prendre la parole d'un ton provocateur.
-Soichiro- Haha ! Voila qui est fait gamin ! Tu sais ce qui t'attendait en perdant, n'est-ce pas ?
-Reisuke- Misère...Je dois vraiment supporter ça... ?
-Hiroki- Bien sur ! C'pas tous les jours que mon petit frère fête son premier sauvetage ! Pas vrai Jessi-Chan ? ….Jessi-Chan ?
-Jessica- Ha...Ouais, sauvetage, sauvetage , arrête de dire de la merde. Il va bientôt revenir en chialant l'imbécile.
J'étais hésitante, c'est vrai, mais c'était vraiment étrange de fêter ce genre de choses tous ensemble. Nous étions revenus quelques mois auparavant, Reisuke avait donc obtenu son diplôme et était finalement parvenu à mener la vie professionnelle qu'il voulait : devenir pompier professionnel. Cela faisait deux mois qu'il s'entraînait comme un fou pour pouvoir enfin effectuer son premier sauvetage, et il l'avait fait aujourd'hui. Une femme prisonnière des flammes qu'il avait sauvé l'imbé final nous sommes venus fêter ça ce soir dans une auberge sur la côte. Une auberge qui fait Restaurant , Bar , Karaoké, tout était mis à disposition pour passer une bonne soirée. L'endroit était très côté, et Soichiro avait du jouer de ses relations pour pouvoir nous obtenir cette place.
-Reisuke- Non vous abusez la...Ca me branche pas ce genre de trips...
-Hakaze- Reisuke a peur ~ Reisuke a peur ~
-Sirie- Pourtant c'était bien précisé que le perdant aurait à le faire , qui s'y frotte s'y pique, Reisuke.
-Soichiro- « Je ne vais pas me battre avec un vieil homme » qu'il disait le gamin. Alors, tu te la ramènes moins n'est-ce pas ? Hahahaha !
-Hiroki- T'es un homme Reisuke non !? Alors Allez !
-Jessica- Laisse le, il fait dans son froc.
-Reisuke- Je ne fais pas du tout dans mon froc ! Regarde ça espèce de tarte !
Le jeune abruti se leva , rouge de colère, et se dirigea au fond de la salle d'un pas remonté. Je regardai son frère d'un air complice, il suffisait de provoquer un peu la fibre masculine de ce mec pour en tirer ce qu'on voulait. Je le connaissais bien le Reisuke. Ca faisait déjà quelques mois que nous nous étions installés ensemble chez lui après tout. Hiroki devait venir s'installer, mais il a été retenu par Hakaze qui a tenu à s'installer avec lui aussi. Ils ont tous les deux pris un appartement à un ou deux kilomètres de chez nous, tandis que Soichiro et Sirië décidèrent de rester ensemble dans la forêt servant de laboratoire au patriarche Namatame. Tout était devenu calme depuis que nous étions tous revenus du passé. J'ai réussi à m'intégrer dans ce monde, j'ai refait mes papiers d'identité et tout le bordel et sur les encouragements de Reisuke, bien que j'étais contre tout ça, j'ai réintégré l'école en classe de seconde. J'avais donc ce soir ma revanche sur ce jeune abruti qui était dans une position bien délicate. Il devait monter sur l'estrade pour chanter une chanson de son choix dans le Karaoké. Je le voyais de ma chaise en train de regarder timidement le catalogue tandis que l'hôtesse l'encourageait à choisir une chanson. Il n'avait vraiment aucune prestance ce mec. Aucun charisme. Ca allait être drôle de le voir s'essayer à ce jeu me disais-je.
-Hakaze- Vous pensez vraiment qu'il va le faire ?
-Sirië- Ca va être drôle je le sens.
-Soichiro- Voyons ce que le gamin a dans le pantalon.
-Hiroki- Il a choisi ~
L'hôtesse du karaoké se rendit sur la scène en souriant, accompagnée du jeune homme qui me servait de petit ami. Ce gars pathétique était tout tremblant à l'idée de chanter devant tout le monde tandis que l'hôtesse prit un malin plaisir à attirer la foule sur la scène. Elle prit la parole, annonçant Reisuke.
-Akemi- Messieurs , Mesdames , voici un autre prétendant pour notre Karaoké time de ce soir ! Il est venu avec ses proches pour fêter quelque chose de particulier, donc je compte sur vous pour mettre le feu ! Enfin pas trop puisque notre ami est un jeune pompier ! Accueillons Reisuke qui interprétera « Don't stop me now » de Queen !
-Jessica- Dont stop me now ?
Nous nous regardâmes tous à la table, ne connaissant pas du tout la chanson qu'allait interpréter Reisuke. Je regardai de plus près la scène, intéressée par la tournure des choses. Reisuke était sur la scène, devant le micro, regardant timidement la foule. On pouvait distinguer des gouttes de sueurs perlant sur son front alors que la foule le regardait en silence, attendant la prestation du jeune homme. Le voir aussi mal à l'aise me fit éclater de rire en un instant, Hiroki me prit par le bras et me fit un gros « Shhhhh » afin que je me taise.
Nous attendîmes quelques secondes, Reisuke ne se lançait pas. Il soupira une fois dans le micro sans pouvoir démarrer réellement. L'hôtesse du soir s'approcha de Reisuke d'un air compatissant, elle allait sûrement lui dire qu'il n'était pas obligé de passer par là, mais alors qu'elle approcha sa main pour la poser sur l'épaule de mon acolyte, Reisuke mit sa main entre elle et lui et entama la chanson au même moment.
« -Reisuke- Dont, stop me noooow. Don't , stop me , cuz i'm having a good time, having a good time ~ »
Le jeune comme commença à chanter, il n'était pas faux, mais sa voix n'était tout simplement pas attirante. Comme pour jeter sa timidité, il allait et venait sur la scène avec entrain, chantant ces quelques mots mettant en avant un moment d'amusement intense. Tel une star recyclée d'un mauvais casting il glissait au sol , continuant de chanter en étant allongé sur le dos, avant de se relever d'un bond et d'entraîner l'hôtesse du soir dans une danse ridicule. L'hôtesse se prêta au jeu , et avec le sourire, elle regardait Reisuke avec un entrain prononcé, appréciant le fait que Reisuke se lâche autant. De notre côté...Les réactions furent plutôt mitigées...
-Sirië- Dis donc...
-Soichiro- Il se lâche le gamin.
-Hakaze- Mets le feu Reisuke !
-Jessica- Il est pathétique.
Faisant tournoyer l'hôtesse avec maladresse tout en chantant de plus en plus mal , il finit finalement par laisser la dame sur le côté afin de descendre de l'estrade avec son micro sans fil et passer dans la foule tout en continuant à chanter et à danser tout aussi mal qu'il le faisait au début. Il allait de tables en tables et faisait des petites manières telles que baiser la main d'une dame ou tirer sur la cravate d'un de ces hommes jusqu'à arriver à notre table, pour frôler de sa main mon visage dépité, me faire un clin d'oeil et repartir sur scène pour finir sa chanson devant cette hôtesse qui avait de plus en plus de mal à contenir son excitation devant la performance du jeune homme.
Au moment où le massacre fut terminé, alors que le visage d'Hiroki était déformé par l'incompréhension, je préférai mettre ma main devant mon visage pour éviter d'affronter ce spectacle, tandis que l'hôtesse était à moitié en transe devant la performance du jeune homme. J'étais morte de honte face à la prestation de lui qui m'accompagnait alors qu'il chantonnait en rythme ces « La la la la la » sur scène, entraînant le public avec lui. La jeune fille en transe se leva et se dirigea sur scène, elle prit la main de Reisuke et la leva avec la sienne en prenant la parole d'un ton plein d'entrain.
-Akemi- Et c'est ainsi que se conclut la performance de Reisuke !
La public du soir répondit favorablement à la prestation de l'imbécile qui, en sueur, riait aux éclats sur la scène. Ils applaudirent et sifflèrent positivement le jeune homme qui fut légèrement gêné par son succès franc dans la salle. La présentatrice reprit directement.
-Akemi- Pensez-vous alors que Reisuke peut être le gagnant de ce soir !?
Elle eut une réponse positive de la part du public, ce qui la poussa à faire de Reisuke « le roi » du soir. Elle lui fit une bise que je pris très mal. Pour qui elle se prenait après tout cette tâche à se rapprocher de mon boulet ? Hakaze me fit signe de me calmer, mettant en avant que ce n'était qu'une bise, mais voir l'autre imbécile revenir d'un air satisfait me faisait encore plus mal dans le bide que cette performance minable. Il se rassit à la table, regardant son frère d'un air supérieur, avant de prendre la parole d'un ton soulagé.
-Reisuke- Ca fait du bien de se lâcher un bon coup. Beaucoup de pression ces derniers temps, je n'avais pas eu le temps de décompresser.
-Hakaze- Tu as été magnifique, Reisuke ~
-Hiroki- Ouais...Mais, rends moi un service. Ne fais plus jamais ça d'accord ?
-Sirië- Si ça a permis que tu te détendes, c'était le but après tout héhéhé.
-Reisuke- J'avoue que je suis quelques peu emporté hahaha...
Le jeune clampin se mit la main derrière la tête, se grattant la nuque par gène face à la situation à laquelle il faisait face. Même si il avait été un idiot de première, j'avoue qu'au fond de moi, le voir s'amuser ainsi le temps d'une chanson me faisait plaisir. Nous étions venus pour fêter sa réussite après tout, et j'avoue que le voir sourire me faisait du bien. J'étais finalement devenue une de ces connasses qui sont heureuses pour des raisons débiles, après tout, tout ce que j'avais vécu était fait dans le but de me donner un jour une vie normale, et en le regardant aussi insouciant, tout ce qui me venait en tête était que j'avais trouvé ce stable pilier pour ma propre stabilité.
Alors que je réfléchissais à cela, je ne remarquai pas que l'hôtesse du soir approcha de la table , un sourire tout aussi insouciant que celui de Reisuke arborant son visage. Elle arriva à la table, j'en profitai pour la scruter d'avantage. Elle était de taille et de poids moyen, pas plus grande que moi. Elle devait avoir une vingtaine d'années. Ses cheveux étaient de couleur noir , mais elle se faisait teindre des mèches roses comme une rock star l'aurait fait. Ca donnait un air excentrique à son visage en général qui lui même était mis en avant par un regard prononcé couleur bleu. Elle souriait franchement, béatement même, et ça n'avait pas l'air de la gêner puisqu'elle prit la parole sans gêne alors que nous ne l'avions pas invitée. Elle s'assit à notre table, à côté de Reisuke, prenant soin de ne pas froisser sa jupette violette. Elle dénoua un peu la cravate attachée à sa chemise, elle avait chaud disait-elle, avant d'entamer la réelle discussion en s'adressant à Reisuke.
-Akemi- Hey beau gosse ! Tu as grave déchiré sur la scène baby ~ Ton flow m'a impressionné, Reisuke ~
-Reisuke- Ah je...Merci. Désolé de m'être emporté et de vous avoir entraînée là-dedans.
-Akemi- T'en fais pas mon beau, j'ai l'habitude de ça, c'est le business après tout ~ Laisse moi me présenter mon chou. J'suis Abarai, Akemi Abarai, mais tu peux m'appeler Akemi ca sera plus simple ~
-Reisuke- Ah...Je...Enchanté...Moi c'est Yamada, Reisuke Yamada. Voici Soichiro, Hakaze, Sirië, mon frère Hiroki et ma peti –
-Jessica- Leocaser. Jessica Leocaser. Tu peux m'appeler comme tu veux.
-Akemi- Enchantée tout le monde ~ En tout cas tu as sacrément mis le paquet l'ami. Quand je t'ai vu arriver je me suis dit voilà un grand timide et voici qu'il met le feu à la salle et à mon cœur d'artiste ! Chapeau bas, tu en as du bagout, mon chou ~ Allez je te laisse , regarde moi, ce show est pour toi ~
La jeune fille se leva de la table d'un bond avant de se diriger tranquillement vers la scène. Elle prit une basse qu'elle gardait adossée contre un mur, elle positionna l'instrument au niveau de sa taille, positionna le micro sur un pied à sa hauteur, puis prit la parole dans celui-ci afin de captiver l'attention du public qui s'arrêta net de parler dès que la jeune fille prononça ses premiers mots.
-Akemi- Bonsoir de nouveau ! Cette fois je vais vous interpréter une autre chanson que vous pouvez découvrir en libre service dans le Karaoké ! L'artiste originel est « Girls Dead Monster » et je vous chante ce soir « My Soul , Your Beats ! » Et je mets le paquet alors soyez chauds !
Tandis que le public était excité par l'apparition de la pimbêche, la musique commença à retentir. C'était une musique de karaoké du catalogue comme celle que Reisuke avait chanté quelques minutes auparavant , sauf que cette fois, Akemi agrémentait la musique par ses propres notes de basse. Elle entama sa chanson devant un public enjoué et réactif. Les premières notes étaient au piano, un petit solo de musique style classique qui fut suivit d'un air entraînant à la guitare, lorsque cet air débuta, le public devint plus actif et Reisuke suivit, en entraînant avec lui toutes les personnes à table , excepté Soichiro qui souriait mais restait introverti devant la performance.
L'artiste bougeait , se remuait, jusqu'à lancer sa basse dans le décor et se laisser emporter par ses propres ondes. Elle n'était pas imposante physiquement, poitrine légère, assez grande mais svelte, mais elle possédait en elle une énergie incroyable qui captivait le public. Elle me faisait un peu penser...A moi même, quand on y réfléchissait bien...
….
Mais qu'est-ce que je raconte moi ?
-Reisuke- Elle dépote Akemi quand même !
-Hiroki- Oi Oi, Rei-Chan. Draguer devant sa nana c'est pas cool mec.
-Reisuke- Ce...Ce n'est pas ça du tout ! J'apprécie juste...l'entrain et la performance artistique d'Akemi, rien de plus !
-Hakaze- C'est ce qu'ils disent tous ~ Bande d'infidèles ~
-Soichiro- Tu es bien sûre de toi gamine, et ce gamin qui t'accompagne il est fidèle ?
-Hakaze- Il a attendu dix ans après moi, sa détermination n'est plus à prouver ~
-Hiroki- C'est embarrassant...Arrête ça, Hakaze.
-Hakaze- Parlons un peu de toi Papa, tu n'as toujours pas conclu avec Sirië-Chan ?
Je regardais la conversation, silencieuse, je fus intéressée lorsqu'ils parlèrent de Soichiro. Ils avaient un âge mur, mais lorsque la fille provoqua son père, les deux adultes manquèrent de s'étrangler avec leur cocktail. Ils avaient beau avoir l'âge, ils ne purent s'empêcher de rougir et de détourner le regard comme deux adolescents.
-Sirië- Nous n'avons pas de telles relations, Hakaze-Chan.
-Soichiro- C'est vrai. Notre relation est strictement amicale.
-Hiroki- Hahahaha ! Ôto-san est mort de honte !
…...
-Reisuke- Ôto-San... ?
-Soichiro- Sois pas surpris gamin, ton frère a fini par m'appeler son père après les années passées ensemble. Je suis habitué.
-Reisuke- Je vois...
Je sentis comme un malaise chez Reisuke alors que son frère semblait avoir fait une gaffe pour ce dernier. Il se renferma sur lui même l'espace d'un instant, contemplant le spectacle d'Akemi qui tournait de plus en plus au ridicule, toujours en chantant, elle mimait tous les instruments de musique qu'elle pouvait mimer sur la scène. Au final elle me tira un sourire, ça me rappelait un peu les soirées qu'on se faisait il y a maintenant une trentaine d'années de cela, avec Mario, Elvis et les autres. Reisuke se leva, se dirigeant vers la scène une fois de plus. Allait-il nous refaire le coup qu'il nous avait fait juste avant ? Allait-il me tourner d'avantage au ridicule ? Il était imprévisible cet imbécile. La jeune conne eut fini sa chanson, je la vis parler avec le pompier, ensemble, ils se mirent d'accord sur quelque chose qui m'échappait. Les deux protagonistes montèrent sur la scène , la jeune fille prit la parole ,encore plus enjouée qu'elle ne l'était auparavant.
-Akemi- Yoooooooooosh les amis vous attendiez tous cet instant de la soirée , eh bien le voici ! La récompense de l'étoile de la soirée, Reisuke, est un duo de karaoké avec votre princesse du soir, moi ! Héhéhé ! Donnons tout ce que nous avons ! C'est l'heure de la performance ! Hikaru Nara , de Goose House !
Le public applaudit une fois de plus, nous restions tous à table en attente de la performance de Reisuke. Hiroki prit la parole d'un air satisfait, il n'était vraiment pas surpris par l'attitude de son frère.
-Hiroki- Il a toujours aimé la musique, mais il a toujours été trop timide pour se lancer un jour.
-Jessica- Reisuke aime faire de la musique ?
-Hiroki- Il n'en a pas l'air, mais il a fait parti d'un groupe de musique quand il était au collège, j'allais secrètement voir ses mini concerts qu'il donnait avec son groupe.
-Hakaze- Il était son plus grand ennemi et son plus grand fan à la fois ~ C'était mignon à voir.
-Sirië- Nous faisons tous des choses folles quand il s'agit de famille, je pourrais écrire un livre la dessus hahaha.
Je restais silencieuse devant l'attitude de Reisuke qui était inconnue de mon esprit. Je ne pensais pas qu'il avait un attrait quelconque dans la musique. Malgré tout, il y avait encore des choses que je ne connaissais pas chez Reisuke, et pour tout dire, cela me plaisait bien. Mais...Sur le coup, j'étais vraiment jalouse d'Akemi, qui était une étrangère pour Reisuke, mais qui partageait bien plus avec lui en ce moment que j'avais partagé en ces quelques mois ensemble.
Nous arrivâmes en fin de soirée, l'auberge ferma, nous sortîmes à la fermeture dans l'euphorie de la soirée. Hiroki était vraiment l'idiot du groupe quand on y regardait bien, il sortait des conneries encore plus absurdes que celles de son frère, et ça semblait faire rire sa petite amie. Mais alors que nous étions chacune au bras de notre cavalier du soir, nous entendîmes un « HEP TOI ! » qui vint de derrière. Nous nous retournâmes, et c'était Akemi qui était revenue. Elle courut vers nous jusqu'à arriver devant Reisuke. Il la regarda sceptique, elle qui arriva essoufflée et décoiffée. Elle remit sa mèche rose à sa place et prit la parole d'un ton chaleureux.
-Akemi- Cette prestation était so wonderful Rei-Kun ! Je suis heureuse d'avoir pu te connaître !
-Reisuke- Je me suis bien amusé ce soir, j'ai pu décompresser en faisant le pitre avec toi sur scène, j'ai beaucoup aimé chanter avec toi. Arigato, Akemi.
-Akemi- Héhéhé , ça m'a fait du bien de te rencontrer, jamais je n'ai vu un mec qui se lâchait autant. Avoue tu es dans le spectacle !
-Reisuke- Nah, j'ai juste pêté un câble.
-Akemi- Alors pètes-en plus souvent ~ Je file mon chou, voilà mon numéro, appelle moi si tu veux me montrer ton flow bébé ~ A plus ~
La jeune fille partit, laissant mon compagnon mettre le numéro fraîchement obtenu dans la poche de sa veste. Nous reprîmes nos banalités et nos blagues vaseuses. Je n'étais avec eux que depuis quelques mois maintenant, mais j'avais vraiment l'impression d'avoir trouvé une nouvelle famille. Hiroki était un peu comme un frère, nous avions passé 7 ans ensemble donc nous nous connaissions vraiment bien, tandis que Hakaze était ma belle sœur et le couple Namatame mes parents. Enfin j'avais trouvé cette vie stable que je voulais, même si j'avais du parcourir le temps pour pouvoir le faire. Je ne regrettais pas tout ce qu'il s'était passé. J'avais tout ce dont je rêvais en étant gamine, et c'était grâce à Reisuke.
Après avoir marché quelques temps, nous arrivâmes à un carrefour. Hiroki devait partir à droite avec Hakaze, Soichiro et Sirië prenaient la gauche, tandis que nous continuions tout droit. Il était temps de nous dire au revoir pour ce soir. Soichiro nous fit remarquer qu'il avait du travail le lendemain, tandis que son amie nous déclara qu'elle était de l'après-midi demain. Elle avait dégoté un boulot d'aide soignante, ça lui allait vraiment bien. Les deux acolytes partirent ensemble tandis que moi Reisuke Hakaze et Hiroki les suivîmes du regard.
-Hiroki- Ils comptent se l'avouer quand qu'ils s'aiment ces deux là ?
-Hakaze- Je suppose qu'ils ont tous les deux un respect trop fort pour Maman, ils ne se l'avoueront pas pour le moment.
-Reisuke- Il suffit de leur laisser le temps. Il nous a fallu du temps aussi à moi et Jessica pour trouver l'équilibre dans le couple.
-Jessica- J'avoue, tu ronfles tellement la nuit que j'ai mis trois moi à m'adapter.
-Reisuke- On parle sérieux alors ferme la si c'est pour dire de la merde.
-Hiroki- Arrête d'être méchant avec la blonde, elle ne fait pas exprès d'être une idiote. Sois tolérant, Rei-Chan.
-Hakaze- Ce sont les deux mecs qui ont risqué le sort du monde pour une querelle familiale qui font la morale, si c'est pas mignon ~
-Reisuke- « Ma vie est une erreur, je suis la fautive OUAAAAHHHHH pour corriger la vie de mon père je veux qu'il me tue » , c'est pas ce que tu as fait , Hakaze ? ~
-Hakaze- Peuh, tu me le paieras.
La brune céda sous le poids des arguments de l'idiot et se retourna avec orgueil pour prendre la direction opposée sans même attendre la version adulte du bouffon. Ce dernier la regarda, puis se retourna vers nous avec gêne avant de prendre la parole.
-Hiroki- Bon je vous laisse aussi. Je dois partir tôt demain, et pour une bonne semaine, donc on ne se reverra pas d'ici là.
-Reisuke- Ah bon ? Tu pars où ?
-Hiroki- En exploration pour Ôto-San. Je pars pour faire des recherches sur une source d'Ener-D qui se serait déclarée aux alentours de Kyoto.
-Jessica- Rien de grave ? J'peux t'accompagner s'tu veux.
-Hiroki- Nah t'embêtes pas ma belle, j'veux juste aller voir si des esprits du duel ne sont pas là bas, si ils y sont je les ramènerai avec moi. Allez, je vous laisse, je vais rattraper Hakaze, si elle tombe sur un rôdeur je tiens à être présent pour sauver la vie du rôdeur. Tchao !
Hiroki s'en alla devant nos mines dubitatives. C'était fréquent qu'il parte comme ça pendant quelques jours et que l'on ne le voit plus. Soichiro avait les moyens de lui donner un statut de salarié à lui et sa fille, puisqu'il percevait des indemnités conséquente de Kyoto pour avoir été un rescapé de la catastrophe de la centrale Ener-D , et ce, à condition d'être en charge de l'énergie des esprits du duel aux alentours pour éviter qu'un tel incident ne se reproduise. C'était comme ça que Soichiro Namatame pouvait embaucher n'importe qui et pouvait payer les personnes en question. Le jour de sa mort, il pensait tout léguer à Hiroki qui continuerait ses recherches en compagnie de sa fille. Hakaze avait protesté ce jour là, assurant qu'elle pouvait gérer l'affaire, mais son père lui dit qu'un homme serait plus efficace pour remplir ces tâches dont la jeune fille se tût.
Nous rentrâmes tranquillement ensemble, traînant sur la route, en repensant à des choses ensemble. Nous parlions de tas de choses avec Reisuke. Nos précédentes aventures, le travail, les études, et parfois même Erika. Nous gardions un bon souvenir de la jeune fille et nous nous amusions à deviner ce qu'elle était en train de faire à ce moment là, elle qui était la princesse de l'espoir. Nous avions accepté sa mission sans comprendre réellement en quoi elle consistait.
C'est comme ça que finissaient toutes nos soirées, à parler de tout et de rien, à s'évader, à divaguer, jusque dans la nuit ou au petit matin. C'était notre credo à moi et l'imbécile qui me servait de mec. Le plus clair de notre temps on mangeait à la maison. Il était un bon cuisinier, il avait du se faire ses repas seul pendant plusieurs années donc il avait développé des bonnes aptitudes en la matière. Il n'était pas romantique, et ça m'allait bien, puisque je ne l'étais pas non plus, mais il était cependant l'homme qui avait guéri mes blessures. Quand il embrassait mon corps, je ne ressentais plus le poids de ceux qui l'avaient déchiré avant lui. Je pouvais faire confiance à son toucher et sa présence, et ça, c'était précieux pour moi.
Quand j'y repense, l'espoir est quelque chose de bien singulier. Tout commence par un rêve, puis lorsque l'on se rend compte que le rêve est réalisable, on émet l'espoir qu'il se réalise, et c'est grâce à cet espoir que l'on avance, que l'on se relève quand on tombe, que l'on devient plus fort. Mais l'espoir contrairement au rêve est quelque chose de beaucoup moins abstrait. Un rêve, on attend qu'il se réalise, l'espoir on le saisit pour le faire perdurer. Ces quelques mots sont devenus mon enseignement depuis que j'ai connu Reisuke, car je n'aurais jamais pensé connaître l'espoir de Reisuke et Hiroki en pourchassant le désespoir de Misty et Toby. C'est fou quand j'y repense, mais comme me le disait souvent Hiroki : « Ne regrette pas les mauvaises expériences de ta vie, car sans elles, tu ne connaîtrais peut être pas le bonheur actuellement. » et il avait raison.
Ils ne sont peut être pas si idiots, cette famille de boulets.
…...
…...
Non, ne leur donnons pas plus de crédit qu'ils n'en méritent.
- Hiroki_Tatsumi
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Re: [Yu-Gi-Oh] Les Abîmes du Désespoir [16+] [Manga/Seinen] [Suite Les Racines de l'Espoir]
Mar 8 Mar - 15:51
Chapitre 2 : Une singulière Expédition
- Spoiler:
- La nuit fut longue, très longue, comme chaque nuit marquant la veille d'une excursion de ma part, en particulier lorsqu'elles étaient solitaires. C'était d'ailleurs une grande première pour moi depuis un moment déjà, puisque depuis notre retour du voyage avec Reisuke , Jessica, Hakaze et les autres, je n'étais pas parti en mission pour mon père. Je me retrouvai donc, dans mon lit, ma demoiselle se reposant sur mon buste nu , avec toute l'anxiété du monde face à cette mission de demain. Les précédents événements avaient été particulièrement difficiles. Ces sept années de survie avec Jessica avait été très difficiles surtout pour la jeune fille, mais nous trouvâmes tous deux la même source de motivation pour revenir par la voie la plus douloureuse dans l'époque qui était la nôtre. Pourtant, quand je pensais à cette banale mission, je ressentais que quelque chose de plus profond allait se jouer dès le lendemain. Je m'étais gardé d'en parler aux autres, n'ayant pour preuve que mon intuition, mais elle ne m'avait jamais fait défaut jusqu'à présent alors je gardais cette appréhension.
Je jetai un œil à ce petit radio réveil en forme d'ours que Hakaze avait acheté quelques semaines plus tôt, il affichait 2 heures du matin. Je décidai alors que malgré tout je devais trouver le sommeil, et même si ce fut difficile, au bout de quelques dizaines de minutes je parvins enfin à m'abandonner à l'inconscience.
Je fus réveillé sur les coups de 8 heures par le bruit des activités de Hakaze. Je l'entendis de la chambre alors qu'elle était dans la cuisine. Je la rejoignis , la trouvant en robe, agenouillée devant le meuble de l'armoire. Je regardai une minute le meuble en question et réalisai que les tartines avaient encore été violentées par la façon dont mon amie utilisait le grille-pain. Je m'approchai le sourire aux lèvres de la jeune fille. Je mis ma main sur son épaule, la faisant se retourner et me laissant voir le désespoir profond de son regard.
-Hiroki- Laisse moi deviner, tu as voulu préparer le petit déjeuner et tu as tout fait crâmer.
Comme simple réponse, je n'eus qu'un hochement de tête de la part de la jeune fille. Si sur le terrain elle était une femme prête à tout, elle était vraiment une piètre maîtresse de maison. Bien que je lui assurai que si on s'y mettait à deux on pouvait faire plus de choses, elle n'acceptait jamais que je lui propose mon aide, sauf quand elle était devant le fait accompli. Je pouvais la comprendre, j'avais aussi une fierté d'homme à préserver, donc je ne voulais pas empiéter sur la fierté de femme de Hakaze en m'imposant dans ses efforts.
Je lui proposai de faire le petit déjeuner à sa place, et troublée, elle accepta. Je pris alors les quelques tartines qui étaient encore sauves et le mis dans le grille-pain à leur tour tandis que je préparai le café en parallèle. Quelques minutes plus tard, nous nous assîmes tous deux à table afin de faire le point sur les journées à venir.
-Hiroki- Je vais partir pendant quatre à cinq jours, tu es sûre que ça ira ? C'est la première fois que tu vas vivre vraiment seule pendant une courte période.
-Hakaze- Ca ira, ne t'en fais pas. Je suis capable de vivre seule j'ai 24 ans je ne suis plus une gamine !
-Hiroki- Pas la peine de t'emballer, je veux simplement partir en sachant que tout va bien. Ca ne m'enchante pas non plus de partir pendant ce laps de temps, mais c'est une requête du patriarche, et il a trop fait pour moi, pour nous, pour que je puisse le décevoir.
La jeune fille qui affichait un air irrité adoucit son visage et me sourit alors, prenant la parole d'un ton approbateur face à ma réponse qui semblait lui avoir beaucoup plu.
-Hakaze- Ne t'en fais pas pour moi, je peux m'assumer seule, tu peux aller remplir ta mission tranquillement.
-Hiroki- Je partirai dans la journée. T'as du boulot toi ?
-Hakaze- Oui, je dois aller aider père à entretenir la forêt et le centre d'entraînement. Depuis que Medraut a retrouvé ses frères, il y a un désordre pas possible là-bas, j'vais calmer cet abruti.
-Hiroki- Un jour quand on était rentrés de mission ensemble il m'a agressé parce qu'il avait des vues sur toi. J'savais pas quoi répondre de peur que ça te remonte aux oreilles et que tu ne sois au courant de ce que j'éprouvais pour toi. Cela me mettait mal à l'aise.
-Hakaze- Vous êtes aussi idiots l'un que l'autre hahahaha.
-Hiroki- Je suppose que oui héhé. Allez, j'vais me doucher et je fais mon sac. Tu viens te doucher avec moi ?
-Hakaze- Je suis déjà douchée monsieur le lève tard ~
-Hiroki- Allez quoi, on va pas se voir pour la semaine, tu peux bien m'accorder ça non ?
-Hakaze- Mais tu es chiant !
-Hiroki- Je sais ~
La jeune fille accepta ma requête, cédant devant ce caprice que je lui faisais, comme un gosse qui n'aurait pas eu le jouet qu'il voulait et qui réclamerait à sa mère son présent avec insistance. Nous allâmes finalement nous doucher, profitant de la compagnie de l'un et de l'autre avant d'être séparés pour une semaine. Ce serait sûrement la dernière douche que je pourrai prendre avant au moins deux jours, puisque j'aurai à trouver une auberge pour pouvoir en prendre une nouvelle , je pris donc mon temps pour apprécier la sensation de l'eau sur mon corps tandis que la jeune fille me lavait le dos. Ces petits moments banals que nous partagions ensemble ne signifiaient sans doute rien pour elle, mais ils étaient beaucoup pour moi. Pendant des années j'avais du garder mes sentiments à l'intérieur, autant envers Hakaze qu'envers Reisuke, pouvoir avoir des relations normales entre amoureux ou entre frères suffisait donc à nourrir mon cœur du plus profond espoir.
Lorsqu'il fut mon tour de frotter le dos de la jeune fille, j'en profitai pour l'étreindre de derrière, me laissant tomber sur elle sans y mettre mon poids. Elle prit la parole, exaspérée par mon attitute.
-Hakaze- Un vrai gosse, arrête donc ça, ce n'est plus de ton âge.
-Hiroki- J'ai juste besoin d'un peu de chaleur. Tu vas me manquer Hakaze.
-Hakaze- Tu me manqueras aussi, Hiroki.
La matinée passa vite, bien trop vite. Mon amie m'aida à ranger mes quelques affaires dans un sac à dos. J'avais emporté quelques provisions ainsi que mon disque de duel et mes cartes de duel de monstre. C'était suffisant pour partir quelques jours me disais-je. L'excursion était tout de même une excursion banale, et trop se préparer n'aurait servi qu'à me donner un sentiment de vide sur place. Au final, je préparai le repas du midi, puis après l'avoir pris avec ma jeune amie, je pris la route pour me diriger vers le lieu de ma mission.
J'aurais voulu prendre la route sans moyen de locomotion. Mes jambes étaient les seules choses qui ne caleraient pas me disais-je toujours. J'avais l'habitude de la route, surtout depuis que j'étais revenu de ce trip de sept années avec Jessica. Nous étions toujours nomades elle et moi, puisque nous n'avions pas d'habitat fixe dans le monde des esprits. Quand j'y repense, nous avions traversé bien des épreuves pour revenir jusqu'ici, mais cela en valait la peine. Ce monde était plus beau que le monde dans lequel notre combat s'était déroulé. Je reconnaissais au fur et à mesure de ma marche mon petit coin à moi. La maison familiale à quelques kilomètres, mes aires de jeu diverses et variées. Ce terrain vague que l'on utilisait avec les copains pour faire nos tournois de cartes, c'était ici que j'avais gagné ce deck « Vers » pour Reisuke. Je gardais toujours précieusement ce deck dans mon chevet, pour me remémorer de ces belles années d'enfance. En y repensant, j'ai eu énormément de chance de rencontrer Hakaze et son père au moment où mes parents sont morts. Sans eux j'aurais mal tourné, ou pire, je serais mort. Mort sans même savoir le pourquoi du comment...Après tout, bien que je l'eus marqué à Reisuke, c'était un mensonge : jamais je ne sus qui était l'auteur du crime ayant coûté la vie à mes parents. L'affaire a été bouclée dans le plus grand secret, et personne n'eut le droit de savoir étant donné que personne n'était de la famille de l'un de mes deux parents excepté moi et mon frère qui étions trop jeunes pour savoir. Lorsque je fus allé au commissariat demander le dossier à ma majorité, on me dit qu'il était dans les dossiers non élucidés. Si je ne l'ai pas dit à Reisuke, c'était simplement pour éviter de cultiver d'avantage le désespoir dans son cœur, lui qui avait déjà un énorme poids à gérer avec ses troubles émotionnels, je ne voulais pas lui infliger cette charge en plus.
Mais tout ça, malgré le caractère ambigu des différentes situations, appartenait au passé. Je ne pouvais simplement pas m'empêcher d'y penser, surtout quand je voyais le décor de ma vie pendant mes jeunes années. Une fois que j'eus quitté mon village natale, ma nostalgie disparut avec elle tandis que j'arrivai dans le centre ville. Je devais malgré ma réticence prendre le tramway jusqu'à la ville suivante pour enfin continuer à pied dans le parc « Tachibana » . A partir de ce parc je devais m'enfoncer dans la forêt sur laquelle il débouchait pour ensuite m'enfoncer dans un domaine montagneux. J'avais donc du chemin, mais je n'étais pas pressé.
Le centre ville était toujours animé. C'était ici que tout se passait, les gens allaient et venaient toute la journée et même parfois la nuit sans prêter attention les uns aux autres. Je n'aimais pas venir ici, car on n'y existe pas. « Si quelqu'un tombe, personne ne le ramasse », c'était la loi de la société moderne. C'est pour ça que contrairement à Reisuke qui à un travail en ville, ou Jessica qui elle a repris ses études, je me conforte à vivre en marge en travaillant pour Soichiro Namatame. J'aimais énormément la philosophie de mon père adoptif. Il portait un regard très critique sur le monde et l'attitude des humains en général, et j'avais l'impression d'apprendre énormément rien qu'en restant à ses côtés et à ceux de sa fille. Il était un peu mon modèle en tant qu'homme depuis toujours, m'apprenant ici comme dans le passé ce qui était juste et injuste, en me laissant toujours le choix final , comme pour tester mes aptitudes. Depuis tout ce temps, il est devenu comme mon père , en espérant que toutes ses attentes à ce jour furent également comblées.
C'est au bout d'une demi-heure qu'arriva le tramway desservant l'arrêt « Parc Tachibana ». Je n'avais pas pris les transports en commun depuis maintenant un bail, puisque le plus clair de mon temps je le passais à compter sur mes jambes pour me déplacer et garder la forme. En tant qu'homme, je devais être capable de faire des efforts physiques dans l'immédiat. Hakaze me disait souvent que j'étais idiot de prendre soin de mes aptitudes physiques, mais j'ai toujours fait une obsession là-dessus, j'étais donc irrécupérable sur ce point. Je montai dans le tramway qui allait m'amener à ce fameux espace de verdure, me coupant de nouveau un peu plus du monde qui m'entourait, je pris une place assise, le wagon était très peu rempli à cette heure, et je profitai de ces quelques dizaines de minutes à attendre pour regarder le monde d'un œil extérieur et en faire ma propre opinion.
Je regardai donc par la vitre fermée de mon transport du jour tandis que ces jours d'Automne étaient assez moroses pour la population en général. La joie estivale avait quitté les cœurs tandis que la routine scolaire et celle du travail prenaient le dessus sur le moral de l'humain lambda. Certaines têtes souriaient encore, puisant leur force dans une motivation quelconque : Le besoin d'argent, l'envie, la jalousie, ou des motivations plus nobles comme cette dame que je voyais sourire à l'enfant qu'elle tenait au bras. Nous avions tous nos motivations qui nous poussaient à avancer dans ce qui semblait être une course à l'espoir ou au désespoir. Elles pouvaient être nobles comme infâmes, mais nous partions tous avec un espoir proféré , ou avec une haine que l'on cultive à l'intérieur et qu'on laisse fleurir jusqu'au point de non retour.
« - Parc Tachibana, Parc Tachibana »
A l'annonce de mon arrêt, je me préparai à descendre. Lorsque le chauffeur ouvrit les portes, je le remerciai à haute voix, laissant dubitatifs les autres passagers de l'engin. Ce n'était pourtant pas grand chose, un merci , alors que le chauffeur prenait de son temps pour nous transporter là où nous devions aller. Pas mal de personnes trouvaient ça ridicule, avançant le fait que le chauffeur était payé pour , mais à ça je leur répondais que le boulanger ou le vendeur étaient aussi payés, mais qu'eux aussi avaient droit à un « merci » lorsque nous commandions des choses, c'était une marque fondamentale de respect à mes yeux, que de dire ce simple merci.
J'arrivai enfin à l'entrée de ce « Parc Tachibana ». Il était sur les coups de seize heures. Le parc semblait vraiment être banal. Il y avait quelques gamins qui s'amusaient par ci , par là. Des parents qui parlaient entre eux, sûrement pour s'échanger les derniers potins d'ici et d'ailleurs, mais il y avait aussi des jeunes , certains en train de lire des magazines, et d'autres en train de s'affronter dans des parties de duel de monstres. Je m'avançai un peu vers ce dernier groupe, profitant au passage de cette verdure qui donnait un air frais aux alentours, me faisant oublier légèrement la pollution du centre ville. C'était un duel apparemment très important qui se jouait entre ce garçon et cette jeune fille. Le garçon jouait un deck aile noire tandis que la jeune fille jouait un deck synchronique. Ils avaient l'air de bien s'amuser ensemble, mais ils étaient tous les deux déterminés à gagner. Je restai là à les regarder, amusé par la tournure des évènements. Je compris deux tours plus tard que la partie était terminée lorsque la jeune fille sortit un « Trishula, Dragon de la barrière de glace » qui détruit d'un seul souffle le jeune homme aux ailes noires.
Je partis discrètement de la scène tandis que la jeune fille fut acclamée par ses camarades. Cela me rappelait vraiment le bon vieux temps, lorsque les duels étaient pour moi un plaisir et que rien ne se jouait au cours de ces matchs. Avec le temps, je faisais des duels pour gagner de l'argent, pour gagner des récompenses, pour gagner ma liberté, mais certainement pas pour gagner du plaisir. C'était la vie de duelliste professionnel, peu importe le prix, la victoire devait être au bout. Au final c'était sympathique de regarder un duel sans enjeu, juste avant de m'enfoncer dans la forêt où débuterait ma mission.
Je découvrais la forêt Tachibana pour la première fois. J'étais déjà allé bien plus loin que ça, mais c'était la première fois que je m'engouffrai dans cette forêt qui avait déjà fait l'objet de nombreuses spéculations auparavant. Beaucoup disaient qu'elle était infréquentable dans le sens où des jeunes voyous faisaient de cette forêt leur repère. Des choses pas tres propres se passeraient ici, à environ 1 kilomètre de ce parc tout public. Des bagarres de gangs, des relations adultères, divers trafics , beaucoup de personnes évitaient cet endroit, et encore plus disaient à leurs enfants de ne pas y traîner. Cela ne me dérangeait pas plus que ça de venir dans un tel endroit, après tout je n'y avais aucun business, et ce que font les autres de leur vie ne me regardait pas. Je découvris donc avec stupéfaction le décor de cette forêt qui était bien plus accueillant que ce que je ne pensais. La forêt était assez sombre aux premiers abords, mais on remarquait vite que cette ombre prenante n'était en fait qu'un voile provenant des feuilles d'arbres se rejoignant en haut, empêchant ainsi les rayons du soleil de pénétrer l'endroit. Il y faisait d'ailleurs bien plus frais qu'à l'extérieur en conséquence, si bien que j'eus un frisson lorsque je pénétrai l'endroit. L'atmosphère était clairement différente. Il n'y avait quasiment aucun bruit dans cet espace fermé, là où le parc en lui même dégageait une atmosphère chaleureuse et familiale. Mais au final, cela me convenait plutôt bien de rester dans ce genre d'endroits.
J'avais bien progressé dans la forêt, et la nuit était tombée. Je décidai donc qu'il était temps pour moi de me poser pour aujourd'hui et de reprendre du lendemain. Il commençait à se faire tard et les nuits d'automne étaient plus longues que ces agréables nuits d'été. Je m'installai donc et sortit de mon sac de quoi casser la croûte. Un morceau de pain que j'ouvris avec mes mains et dans lequel je glissai un peu de fromage que j'emportais dans la partie isotherme de mon sac. C'était mon repas de ce soir. Adossé contre un arbre, je mangeais ce qui était ma ration du jour tout en regardant le décor qui m'entourait, analysant l'activité alentour et prenant les habitudes de la nature en compte. Il y avait quelques volatiles qui se baladaient sereinement, sans craindre les prédateurs tandis que les rongeurs sortaient librement pour aller chercher leur nourriture du soire. Si la pénombre faisait peur à certains, d'autres l'appréciaient pleinement, comme j'avais l'occasion de le voir ce soir.
Je pris mon sac et le mit derrière ma tête, me fabriquant par cette occasion un oreiller, certes précaire, mais opérationnel. Je m'affalai contre l'arbre et m'endormis avant de m'en rendre compte moi même, laissant la nature ambiante être mon guide pour cette nuit.
…..
La nuit me guida jusqu'au lendemain. Il ne m'était rien arrivé. Mon sac était toujours derrière, j'étais encore entier, j'avais donc eu raison de faire confiance à la nature ambiante pour veiller sur moi cette nuit là. Je pris de quoi manger et de quoi boire, puis repris la route en me nourrissant en marchant. Je réussis à sortir de la forêt quelques heures plus tard, après avoir franchi moult passages qui menaient à des culs de sac. Lorsque j'aperçus la lumière de l'extérieur, je me ruai vers elle afin de contempler de nouveau le soleil qui illuminait les contrées. J'étais enfin arrivé dans les montagnes où allait se dérouler ma mission. L'atmosphère était réellement différente de ce qu'elle était lorsque j'étais encore dans la forêt. Il faisait vraiment très clair à l'extérieur. Le ciel était dégagé, laissant libre cours aux différents rayons du soleil afin qu'ils illuminent les environs avec élégance. Je vais avoir gagné de l'altitude puisque le vent était monté, et les températures plus fraîches en conséquence. Je n'avais pas froid, mais je ressentais vraiment la différence depuis que j'avais quitté la forêt. Regardant autour de moi, je n'aperçus que des vastes étendues rocheuses couvertes de mousse. C'était pourtant non loin d'ici que se trouvait la source d'Ener-D détectée par la ville.
Sans vraiment savoir où je devais aller, je pris la route en suivant mon intuition. Avec l'aide d'une vieille boussole de Soichiro, je pris la direction du nord , et décidai de continuer jusqu'à ce que je tombe sur quelque chose, mon objectif, un obstacle, je ne savais pas , mais quelque chose.
…
Je marchai, marchai encore et encore jusqu'à ne plus avoir en tête depuis combien de temps j'étais sorti de l'espace de verdure abondante. Consommant mes ressources en eau rapidement, j'eus peur de vite me retrouver à cours. Je ne voulais pas en arriver à devoir profiter des ressources naturelles juste pour me procurer un peu de cette substance vitale.
C'est lorsque je perdis espoir que je distinguai quelque chose au loin. J'avais pris de l'altitude, et en me retournant, je ne voyais plus le paysage que j'avais quitté quelques heures plus tôt tout au plus. Quand à ce que je distinguais, c'était une lumière blanche assez importante qui formait une espèce de colonne s'illuminant perpétuellement de bleu et de mauve, provenant du sol et se dressant jusque dans les cieux. Pris par la curiosité, et peut être aussi par la surprise, je me hâtai d'avantage afin de connaître la source de cette étrange colonne d'énergie. Je traversai alors les quelques plate-formes qui me séparaient encore de ma mission jusqu'à être à proximité de mon objectif principal.
Ce que je découvris était quelque peu étrange. J'arrivai sur une plate-forme de cette montagne . La plate-forme formait un cercle irrégulier qui s'étendait sur quelques centaines de mètres. Le vent qui soufflait en abondance dans cet environnement cessait de souffler ici, comme si quelque chose retenait la puissance de la nature. Il y avait une petite brume qui flottait à mes pieds et qui se dissipait de plus en plus lorsque l'on remontait les yeux vers le ciel cela m'empêcha de distinguer au premier regard qu'il y avait des roches taillés en pointes arrondies dont la base était incrustée dans le sol. Il y en avait une douzaine , dispersés sur cette plate-forme circulaire.
Je m'avançai légèrement en direction du centre de cet espace d'où provenait l'intense lumière.
Lorsque j'arrivai au centre, j'eus une énorme surprise devant moi. Alors que je croyais être le seul présent en ces coins reculés, je distinguai dans la brume une silhouette assez proche de moi. Sans me faire voir d'avantage, j'inspectai la forme de la silhouette depuis l'endroit d'où j'étais. Scrutant son corps de haut en bas, je distinguai ce qui semblait être une poitrine, me faisant comprendre que la personne était une femme. Toujours avec prudence, je m'avançai d'avantage jusqu'à arriver face à la jeune femme qui me remarqua alors. Nous étions face à face.
Elle était une jeune femme d'âge adulte, je lui aurais donné la possédait des cheveux sombres, très sombres, de couleur noir corbeau, qui lui tombaient gracieusement sur ses hanches. De teint à mi-chemin entre pâle et mâte, elle me regardait de par ses grands yeux bleus avec surprise. Elle me scrutait elle aussi, levant légèrement la tête puisque j'étais plus grand d'une tête, afin de sûrement me cerner elle marquée par la surprise, elle passa sa propre main sur son visage, touchant son nez, touchant ses lèvres, pour ensuite la laisser s'étendre le long de sa longue robe pourpre. Je ne compris pas quelle était cette surprise , ainsi que cette attitude venant de la jeune femme, mais avant que je ne puisse prononcer un mot, sa voix féminine marquée d'une profonde mélancolie prit la parole à mon attention.
-?- J'ai l'impression de vous avoir déjà rencontré auparavant. Est-ce que je me trompe ?
-Hiroki- Je ne pense pas vous connaître. Est-ce une de ces blagues qu'un homme arbore pour parler à une inconnue ?
La jeune femme marqua une pause, avant de rire discrètement face à ma réponse. Toujours sur mes gardes, je me préparais à toute situation, puisque j'avais appris il y a bien longtemps que les apparences étaient bien trompeuses parfois.
-Laila- Pardonnez-moi, je ne me suis pas présentée. Je vais plutôt vous, non, je vais plutôt te rafraîchir la mémoire, Yamada-Kun. Je suis Laila Serizawa. Ne te rappelles-donc plus de moi ?
-Hiroki- Laila... ? Je...Je suis désolé, je ne me rappelle plus de toi. D'où nous connaissons nous ?
-Laila- Comme c'est drôle , enchaîna-t-elle en dissimulant en rire. J'ai donc péri dans les profondeurs de ton âme, tu m'as assassinée ~
-Hiroki- Je...Je n'irais pas jusqu'à dire ça...
-Laila- Nous nous sommes affrontés il y a quelques années de cela dans un tournoi très important de duel de monstre, te rappelles-tu du tournoi Soleil contre Lune ? J'étais la leader de l'équipe Lune que tu as vaincu en finale , sous le nom d'Hélio.
-Hiroki- Oh...Je t'avoue qu'à partir d'un moment, je n'ai plus prêté attention aux informations sur mes adversaires, j'avais des motivations bien singulières.
-Laila- Voila qui est intéressant. Yamada-Kun, tes motivations, étaient-elles guidées par l'espoir, ou par le désespoir ? Je suis curieuse.
-Hiroki- C'est quoi cette question... ?
Je reculai d'un pas avec gêne, ne sachant pas quoi répondre à la question posée par Laila. Je réfléchis quelques secondes, laissant le visage de la jeune femme passer du sourire dissimulée à un joli sourire franc. Pour ne pas la laisser prendre le dessus sur la conversation, je me ressaisis, et répondis avec détermination.
-Hiroki- Pour l'espoir bien sur ! Tout ce que j'ai fait à cette époque, je l'ai fait pour quelqu'un qui m'est cher. J'ai fait tout ça dans l'espoir de le revoir un jour, et cet espoir est devenu réalité.
-Laila- Hahaha...Je vois, l'espoir proféré a donc été récompensé. Et que fais-tu donc ici, en ces terres reculées ?
-Hiroki- Je peux te retourner la question, Laila.
-Laila- Que tu es désespérant ~ Tu n'es pas drôle. Je suis venue enquêter ici à propos d'une source d'énergie Ener-D que l'on m'a rapporté. Je viens pour déterminer la source de cette puissance qui sort de nulle part. Nous avons les mêmes buts, n'est-ce pas ?
-Hiroki- Oui, à la différence près que je suis venu taire cette source de pouvoir, qu'en est-il de toi ?
-Laila- Je n'en sais rien à vrai dire ~ Aurais-tu envie de me convaincre de faire taire cette énergie ?
-Hiroki- Je n'ai pas envie d'utiliser la force, mais si tu te mets en travers de ma route, je n'hésiterai pas.
-Laila- Bien, voyons jusqu'où ira ton espoir, Yamada-Kun ~ .
La jeune femme se retourna et fouilla rapidement dans son sac jusqu'à en sortir un disque de duel. Elle l'enfourcha et prit une carte qu'elle plaça sur la zone monstre. Lorsqu'elle plaça ce monstre sur le terrain, l'Ener-D ambiante fut attirée par le disque de duel, le faisant luire d'une lueur assez puissante. Je compris à ce moment là que le duel allait être bien plus qu'un simple affrontement classique, comme lorsque j'avais eu affaire à Reisuke quelques temps plus tôt.
-Laila- C'est l'heure, Moonlight Rose Dragon !
Lorsqu'elle prononça ces mots, de son disque de duel sortit une lumière rose/pourpre intense qui fila tel un flux de lumière jusqu'à se matérialiser en un dragon similaire au dragon rose noire que j'avais eu l'occasion de voir lorsque nous avions infiltré le mouvement Arcadia. Le dragon se déplaça majestueusement et avec élégance , tournoyant au dessus de nos têtes, attendant ma réaction.
Je déposai mon sac au sol et y pris également mon disque de duel que j'enfourchai à mon tour. N'ayant plus besoin de mon sac, je le jetai plus loin, afin d'éviter des éventuels dégâts sur mes effets personnels. Je posai également une carte sur le disque de duel, et à son tour, la lumière de l'Ener-D vint donner de la puissance à mon monstre...Sauf que cette fois, rien n'apparut, excepté un objet, une faux.
-Laila- Qu'est-ce que... ? Je m'attendais à voir un de tes vers visqueux moi. Je suis déçue.
-Hiroki- J'ai appris de mes nombreuses batailles, j'ai traversé de nombreuses épreuves pour pouvoir me tenir ici. Je vais te montrer tout le pouvoir que j'ai accumulé. Faux Artefact !
Lorsque j'eus prononcé son nom, la faux réagit et vint s'installer directement dans la paume de ma main. Je ressentis la puissance de l'arme entre mes mains, exactement comme lorsque j'avais du protéger Jessica lors de notre voyage. Ma vieille arme ne me laissait pas tomber.
Armé de ma nouvelle relique en guise d'arme, je me ruai sur le monstre adverse, lui assénant un coup de faux qu'il évita de justesse, il tenta de contre-attaquer, mais je réussis tant bien que mal à éviter son attaque. Ce n'était que l'échauffement, il fallait bien plus pour l'emporter.
-Hiroki- Faux, retour. Moralltach, viens à moi !
La faux disparut du creux de ma main pour laisser place à cette épée bien plus lourde et bien plus puissante. Elle était certes plus difficile à manier, mais contrairement à Faux, elle avait une faculté bien plus puissante sur cette situation. Je me lançai de nouveau à l'attaque de la jeune fille et de son dragon qui ne se fit pas attendre et attaqua , utilisant son souffle lumineux dans le but d'atteindre mon Moralltach. Je pris l'attaque, sous les yeux satisfaits de la jeune femme. Cependant, lorsque l'impact fut terminé, je courais toujours, avec mon Moralltach dans la main, mais également avec une autre relique dans la main gauche, un lourd bouclier jaune qui me protégea. La jeune fille hurla de surprise.
-Laila- Comment !? Comment as-tu fait !?
-Hiroki- Egide Artifact agit comme un bouclier qui me protègera de tes attaques. Mes reliques sont également soumises à cette protection. Et je ne t'ai pas tout dit ! Moralltach est une arme à l'effet singulier ! Elle détruira tout monstre qui osera ne serait-ce que la frôler !
-Laila- Impo...-
Avant que Laila ne puisse prononcer un mot de plus, je m'attaquai à son monstre d'un coup de Moralltach, et comme je l'avais prédis, à la seconde où le monstre fut touché par mon artéfact, il disparut dans une pluie de particules lumineuses qui englobèrent tout l'espace de combat. Je me reculai en vitesse, laissant mes armes retourner dans cette armurerie qu'était mon deck , tandis que la jeune fille s'écroula littéralement au sol, admettant sa défaite. Je m'attendais à la voir s'écrouler, la voir me maudire , mais il n'en était rien. La jeune fille se releva, frottant cette petite poussière qu'elle avait sur sa robe, avant de me sourire et de prendre la parole de nouveau.
-Laila- C'est donc la force de ton espoir, Yamada-kun. Je t'avoue que je suis surprise ~
-Hiroki- Je ne donnerai pas tout dans un tel combat, tu n'es pas une ennemie, je n'ai pas à aller jusqu'au bout.
-Laila- Voilà des mots bien hostiles, ne trouves-tu pas ?
-Hiroki- Peut être bien, c'est simplement que désormais, j'ai des choses à protéger. Des choses qui me sont bien plus chères qu'une envie de pouvoir ou autre. N'as-tu pas ce genre de choses auxquelles tu te rattaches ?
-Laila- Des choses à protéger... ? Je t'avouerai que tout ceci est intéressant. Malheureusement, je ne vis que pour moi même. Je n'ai aucune attache, je ne peux donc pas confirmer tes sentiments. Yamada-Kun, je te laisse détruire toi même cette source d'Ener-D. Pour ma part, j'en ai fini ici, je voulais simplement tester cette force, et j'ai eu l'occasion de le faire. Arigato, Yamada-Kun.
Sans que je ne puisse dire un mot de plus, la jeune femme passa à côté de moi , les yeux fermés, arborant un sourire pris par la satisfaction. Ce fut la dernière image que j'eus de Laila avant qu'elle ne disparaisse dans la brume du décor ayant servi de champ de bataille à notre petite querelle rapidement réglée. En regardant sa silhouette partir au loin, j'avais vraiment l'impression que j'allais la revoir très bientôt. Je n'avais pas l'impression que cet échange était le dernier entre nous. Tout comme mon intuition de la veille s'était révélée exacte, mon intuition d'aujourd'hui me disait que nous allions nous revoir très bientôt.
Je m'avançai vers la source d'Ener-D et matérialisai de nouveau mon Moralltach Artéfact que je pris cette fois à deux mains. J'attendis un petit peu, me rapprochant ainsi de l'épicentre de la source d'énergie jusqu'à être assez proche pour y planter sèchement un coup de cette lourde épée. Elle fendit le sol au dessous, laissant ainsi s'échapper toute la puissance stockée par ce sol jusqu'à ce qu'elle ne s'évapore dans l'air tout comme un gaz sans forme particulière l'aurait fait.
Je m'assis finalement au sol, reprenant mon sac que j'avais jeté plus loin au passage. La mission était terminée. J'avais identifié la source d'Ener-D présente et je m'en étais occupé. Je ne pouvais pas laisser une telle puissance ici, ce n'était que Laila, mais qui sait, si une personne mal intentionnée avait mis la main dessus, le monde aurait pu connaître une nouvelle fois l'épisode de Reisuke, et cela aurait été catastrophique. C'est sur cette pensée que je rangeai mes cartes et mon disque de duel afin d'entamer mon repas. La nuit était sur le point de tomber, il était donc inutile de prendre la route à ce train, j'allais me perdre dans tous les cas. Je pris donc le soin de dormir sur place afin de rentrer deux jours plus tard, lorsque j'aurai enfin parcouru tout le chemin retour.
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Re: [Yu-Gi-Oh] Les Abîmes du Désespoir [16+] [Manga/Seinen] [Suite Les Racines de l'Espoir]
Mer 9 Mar - 12:49
Chapitre 3 : Un Quotidien bien Ordinaire
- Spoiler:
Cette journée d'automne était semblable à toutes les autres, sèche, monotone, et ordinaire. Je me levai ce matin là , encore dans le même lit que cet imbécile qui dormait encore. Je ne pouvais pas le réveiller pour qu'il bouge son cul ce matin, il avait été de garde toute la nuit pour son travail, et je n'étais pas assez cruelle pour lui infliger ça. Ce boulet s'était chargé de beaucoup de choses depuis que nous étions rentrés ensemble. Il avait obtenu son diplôme avant son départ vers mon époque qu'il disait, il passa donc l'été à trouver une caserne dans laquelle il serait pris, et il l'a trouvée rapidement. Il prenait donc en charge les dépenses du foyer et m'offrait un toit et de la nourriture. Je n'aimais pas être dépendante, donc je lui proposai de travailler également, mais il insista pour que je retourne à l'école afin de choisir une profession que j'aime. Au final je devais me lever tous les jours à six heures trente afin de partir une heure plus tard pour commencer les cours à huit heures tapantes.
Mon lycée était en ville. J'étais entrée directement en classe de seconde grâce à Soichiro Namatame qui assura que je venais de l'étranger et que j'avais le niveau requis. Je n'avais pas réellement de soucis à rattraper les connaissances, puisque pendant ces sept années piégée avec Hiroki, j'eus passé le plus clair de mon temps à lire les différents ouvrages du monde des esprits, ce qui renforça mes connaissances dans beaucoup de domaines. Mathématiques et langues étrangères, mais aussi et surtout les sciences. Je n'avais pas de réel projet à l'heure actuelle, j'obéissais plus ou moins au caprice de Reisuke, qui se sentait bien à travailler et à prendre en charge les dépenses du couple, fierté masculine je présume.
Fréquenter les bancs de l'école était quelque chose de nouveau pour moi. Lorsque je suis arrivée, je me suis mise à parler comme je le faisais d'habitude, sauf que là, on me rétorquait un « Mademoiselle Leocaser, un peu de tenue dans notre établissement ! » avant de m'ordonner de m'asseoir. C'était vraiment différent de ce que j'imaginais, mais pour être honnête ça me faisait du bien, vraiment du bien de vivre une vie normale, dans une époque devenue la mienne. Je m'étais fait quelques amies dans la classe, mais je ne restais jamais longtemps entourée. J'aimais bien ma solitude, passer les cours le matin dans la tranquillité, puis prendre le déjeuner seule, sur le toit de l'école.
Ce jour là, une fois que j'eus fini mon contrôle à 11h25, je pus sortir en avance pour prendre la pause du midi jusque 13h30. Comme à mon habitude je pris mon sac et courus dans les couloirs afin de prendre l'escalier central que je dévalai à toute allure. Montant les marches deux par deux, j'arrivai vite devant cette porte double qui séparait les escaliers du toit. En ouvrant les portes, j'aperçus mon coin à moi, mon petit nid douillet que j'aime, le toit de l'école.
J'avais entendu d'une de mes connaissances que ce toit n'était pas beaucoup fréquenté, excepté par les personnes introverties de base, mais lorsque j'arrivai ici pour la première fois, je ne compris pas pourquoi j'étais seule. Car après tout, cet endroit était magnifique en lui même. Lorsque j'ouvrais la porte, je pouvais sentir un grand courant d'air frais vivifiant passant du dessous de la jupe de mon uniforme scolaire pour remonter le long de ma colonne vertébrale et reprendre sa liberté par ma nuque. C'était le genre de courant d'air qui remettait les idées en place. Le toit en lui même n'était pas très entretenu. Il y avait quelques barrières qui étaient plus vieilles que moi sûrement, mais cela ne me dérangeait pas. J'appelais cette zone « Mon petit Satellite » car le manque d'entretien me rappelait la ville.
Je m'installai en m'asseyant, prenant ce repas que je me suis concocté du matin, faisant face à cette superbe vue plongeante sur la ville et la campagne, et me mis à manger comme à mon habitude. J'observais chaque jour tout ce que je pouvais observer, que ce soit l'environnement, les rassemblements, rien n'échappait à mon œil lointain et critique. Je m'amusais parfois à chercher de mes yeux les camions de pompiers qui étaient appelés dans les alentours, et quand j'en voyais un passer, j'imaginais Reisuke dans sa belle tenue de combattant du feu en train de sauver des vies. Même si je ne lui dis jamais en face, je suis fière de mon boulet première classe. Il n'a pour lui que la gentillesse, mais c'est déjà ça. Il ne faut pas être difficile pour avancer dans la vi –
-???- Jessica-Chan !!!
-Jessica- Heh ?
Perdue dans mes pensées, je fus interrompue par ce qui semblait être une voix masculine. Je me retournai avec surprise, c'était la première fois que l'on venait me trouver ici. Je me relevai, faisant face au jeune homme face à moi d'un air dubitatif, le laissant prendre la parole.
-Aymeric- Je m'appelle Aymeric. Je....Je suis en seconde aussi, mais pas dans ta classe.....Je...Jess...Jessica-Chan !!! Daisuki !!! Sors avec moi s'il te plaît !
Le jeune homme mit ses deux bras le long du corps et se prosterna devant moi comme pour amplifier la solennité de sa déclaration. Je restai néanmoins impassible devant lui. J'avais peut être l'air d'une lycéenne banale, pourtant j'étais loin d'être une jeune fille comme les autres. J'étais néanmoins intéressée par ce que ce boulet allait me dire, alors je jouai le jeu du crétin.
-Jessica- Pourquoi veux-tu sortir avec moi ? Il y a des tas de filles dans le coin, alors pourquoi moi ?
-Aymeric- Je.....Depuis que je t'ai vue arriver dans l'école, je t'ai trouvée très jolie et......Je sais pas comment dire ça...Mais ton indécence m'attire....
-Jessica- Ah ? Mon indécence t'attire ?
-Aymeric- Je....Ouais....
-Jessica- Laisse moi donc te le dire avec indécence ~ J'ai vu bien des mecs comme toi dans ma vie, ceux qui savent remuer la queue pour obtenir ce qui les arrange, eh bien manque de bol pour toi mon puceau, j'aime pas ton genre et j'suis déjà maquée, essaie de déballer ton charabia à une autre, c'marche pas avec moi chéri ~
-Aymeric- J...Je...Je..... *soupire* J'ai compris....Je ne t'embêterai plus.
Le jeune homme repartit aussi vite qu'il fut arrivé. Ils étaient tous aussi désespérants les uns que les autres, ces mecs. Rien à voir avec Mario, Elvis et les autres. Ils n'avaient aucune poigne, aucune répartie, c'était affligeant. Ils n'avaient même pas le courage de se battre pour ce qui leur tenait à cœur, alors que l'abruti que j'avais chez moi pouvait déplacer les montagnes si son cœur lui disait de le faire. Jamais je ne pourrai aller voir ailleurs, puisque Reisuke est tout ce qu'il me faut.
-???- Dis donc, c'est que Mademoiselle est vraiment sollicitée ~
-Jessica- Huh ? Qui est l-- ?
Lorsque me retournai dans l'autre sens cette fois, je vis quelque chose qui me choqua. Elle était assise sur une estrade quelques dizaines de centimètres plus haute que je ne l'étais, me regardant de cette hauteur avec un air moqueur. C'était cette connasse de l'autre jour qui avait chanté avec Reisuke. Mikami qu'elle s'appelait je crois. Je ne l'aurais pas reconnue, elle ne portait pas le même uniforme que moi. Le sien était tout noir avec des bandes fluorescentes incrustées, comme une chanteuse électro.
-Jessica- Mikami....Tu es étudiante ici ?
-Akemi- Akemi, pas Mikami, et pour toi c'est Abarai-Sensei ~
-Jessica- Abarai....Sensei ?
-Akemi- Eh oui ma poule, je suis prof de musique ici ~ Je suis chargée de solliciter votre oreille afin d'essayer de faire de vous des artistes. Enfin, ce n'est pas gagné ça par contre, le show aura du mal à se terminer ~
-Jessica- Et donc ? T'es souvent à glander ici en tant que prof ?
-Akemi- Ne casse pas le rythme avec ta rudesse , regarde ce paysage. Ne penses-tu pas que c'est vraiment le paysage idéal pour être inspiré et écrire une chanson à texte ?
-Jessica- J'suis pas dans ce genre de délires ma poule ~
-Akemi- Ah bon ? Surprenant, après tout, tu es maquée avec le fameux Reisuke Yamada ~
-Jessica- Et ? Qu'est-ce que Reisuke a de si particulier avec la musique ?
-Akemi- Attends, t'es pas au courant ? J'hallucine !! Elle n'est pas au courant !! L'année dernière, Reisuke était le guitariste du groupe le plus côté du lycée ! Just Like That ~
-Jessica- Ce boulet sait vraiment jouer d'un instrument ?
-Akemi- Un peu ouais ! Il suffit de se renseigner au club de musique pour connaître « The Fallen Moon » ! Comme je suis nouvelle ici en tant que prof, je remplace la professeur qui les prenait en charge l'an passé, elle est partie à la retraite, du coup j'ai pris le groupe sous mon aile et ils m'ont raconté que Reisuke en faisait parti l'année dernière. Ils vont donner une représentation à la pause de quinze heures, tu devrais aller les voir ~
-Jessica- Pourquoi pas. J'suis curieuse de voir quel style de musique jouait Reisuke.
-Akemi- A la bonne heure ma poule ~ J'te laisse miss, j'ai un cours à préparer ~
La pause de midi se conclut sur cet échange avec la professeur qui n'était pas du tout crédible en tant que tel. Je rangeai soigneusement ma gamelle désormais vide dans mon sac, pensant à cette vaisselle que je ferai du soir, avant de reprendre la route vers ma salle de classe.
Je n'avais qu'une heure l'après-midi, une heure de langues étrangères. L'anglais était la principale langue que j'apprenais puisqu'elle servait apparemment pour l'international qu'ils disaient. C'était la matière dans laquelle j'étais la meilleure, je ne savais pas tellement pourquoi, mais tout était facile quand je faisais de l'anglais, ce qui rendait mes après-midi vraiment légères puisqu'après cette heure, chacun partait dans son club respectif, sauf moi qui n'en avait pas.
A la fin de ce cours d'anglais, comme à leur habitude, ils vinrent me voir. Ils étaient toujours tous les trois, Myst, Itachi et Xavier, à vouloir me voir dans leur club. Tous les trois en uniformes scolaires, ils étaient tout de même réellement différenciables. Le premier des trois était un jeune homme de taille moyenne au regard fin, il était assez souriant et agréable, mais assez discret. Itachi était quant à lui un jeune homme plus grand, assez musclé , aux cheveux et yeux de couleur brun. Son passe temps favori était de se moquer du dernier du groupe, Xavier, qui lui était un poil plus petit que son acolyte. Il n'était pas très baraqué , ses cheveux noirs corbeau tombaient sur son regard moqueur de couleur azur. Il n'en manquait pas une pour placer une de ses « punchlines » comme il les appelait, j'avais d'ailleurs appris à ne rien prendre au sérieux venant de lui. Il s'avança vers moi, me laissant deviner par son expression qu'il allait encore m'en sortir une plus grosse que lui.
-Xavier- Jessi-Chan, t'as envie de tâter du lourd aujourd'hui ? ~ Je suis certain que tu aimerais voir ce que c'est qu'un vrai mec ~
-Jessica- Non merci, je m'amuserais bien plus en jouant au bilboquet qu'en traînant avec toi, repasse plus tard quand tu auras grandi un peu mon chou ~
-Itachi- Hahahaha qu'il s'est fait rekt le Xavier !
-Xavier- Ta gueule Ida, t'es qu'un bon à rien de toute manière.
-Myst- Comme toujours, Xavier il est tellement mauvais. Alors Jessica, tu as réfléchi à rejoindre Overlords ?
-Jessica- J'suis pas fan de club de duels pour être honnête. J'pense même pas rejoindre un club tout court.
-Myst- Tu pourrais devenir une duelliste d'exception en te joignant à nous. S'il te plaît reconsidère notre offre.
-Xavier- C'est surtout que tu l'as battu quand il a fait son grand donc pour pouvoir passer l'éponge, ce mauvais il doit te recruter sinon il passe pour un con ~
-Jessica- Non mais j'suis pas intéressée voilà. Y'a pas trente-six mille solutions
-Itachi- Allez laissez la dame, elle veut pas elle veut pas.
Ils repartirent comme ils sont venus, en se charriant. Ils étaient dans le couloir, mais j'entendais Xavier de la salle de classe tellement il était bruyant dans ses délires. Ca me tira un sourire , j'aimais bien voir le groupe se tacler , mais je n'avais pas pour projet de les rejoindre.
Sur cette note amusante, je finis de prendre mes notes. Je prenais toujours un peu de temps après la classe pour bien me relire étant donné que c'était mon dernier cours. Lorsque j'eus finis, je fermai mon cahier et rangeai mes affaires, avant d'être interrompue dans mes pensées par une voix féminine assez douce. Je me retournai pour faire face à mon interlocutrice qui était assise au bureau juste derrière moi. Son sac était posé au sol, elle avait sûrement fini de prendre des notes, mais pour une raison étrange elle restait là. Je la regardai avec incompréhension, scrutant au passage sa personne. Elle était une jeune fille assez petite portant un uniforme quelque peu différent des nôtres. Elle possédait des cheveux roux assez courts qui lui tombaient sur les côtés du visage, laissant ses grands yeux bleus expressifs, soulignés eux mêmes par ses quelques tâches de rousseur me percer du regard. Cette fille, je la connaissais......Elle s'appelait......Chiaki. Nakagami Chiaki. Elle était une jeune fille de ma classe vraiment discrète et souvent seule, passant le plus clair de son temps sur quelques consoles qu'elle trouvait d'occasion. Elle était plutôt marginale, elle n'aimait pas ressembler aux autres, et pour ça, elle portait toujours cette veste kaki par dessus l'uniforme couleur lavande que nous étions toutes dans l'obligation de porter.
-Chiaki- Ils t'ont encore demandée pour leur club ?
-Jessica- Ouais, ils pensent que leur équipe pourrait développer mes compétences au duel de monstres. Mais ca ne m'intéresse pas en vrai.
-Chiaki- Ahhhhh.....Je vois.
-Jessica- Pourquoi ça t'intéresse spécialement, Nakagami-Chan ?
-Chiaki- Hmmm....Je suppose que j'aime regarder les autres. Voir les autres faire de leur mieux me donne espoir.
-Jessica- L'espoir ? L'espoir en quoi ?
-Chiaki- Hmmmm....L'espoir d'un monde meilleur j'imagine. Comme dans ce jeu , ils se battent tous pour prouver que l'espoir surplombera toujours le désespoir. Qu'en penses-tu ? Si le désespoir viendrait à se montrer dans sa couleur la plus sombre, penses tu que l'espoir se montrerait dans son aspect le plus étincelant ?
-Jessica- …
-Chiaki- Hmmmm Je comprends. Je suis désolée d'avoir posé une question dénuée de sens. Je m'en vais au club.
-Jessica- Attends !
-Chiaki- Eh ?
-Jessica- Je peux te dire avec certitude que lorsque tu fais face au désespoir le plus profond, si tu continues à garder espoir, alors les jours à venir seront illuminés naturellement, l'espoir est toujours plus fort que les ténèbres les plus profondes.
-Chiaki- ….
La jeune fille, sur le pas de la porte, s'arrêta devant ma réponse. Elle avait légèrement ouvert la bouche, c'était apparemment un de ses tics lorsqu'elle réfléchissait. Elle s'arrêta une bonne minute, comme analysant mes paroles, avant de revenir à elle et m'afficher un profond sourire.
-Chiaki- Merci beaucoup, Jessica-Chan !
Elle partit joyeusement dans le couloir, me laissant dubitative à propos de notre rencontre. Cette fille était presque un fantôme dans la classe tellement personne ne la remarquait, mais pour une raison qui m'échappait, elle m'avait laissé une forte impression. Etait-ce en raison de tout ce blabla à propos de l'espoir et du désespoir... ? Je ne savais pas répondre, pourtant, j'avais le sentiment que pour elle, tout cela signifiait bien des choses.
Je pus enfin quitter la salle de classe une fois que ma conversation avec Chiaki fut finie. Je l'avoue que ces journées imprévisibles à l'école me plaisaient bien. Tous les jours on ne savait pas qui allait venir nous voir, et pour quel motif. J'avais l'habitude d'Overlords à vrai dire, mais Aymeric et Chiaki m'avaient surprise aujourd'hui, c'était agréable après tout.
Je regardai l'heure de ma montre, il était 14h45, autrement dit, il ne restait que 15 minutes avant la pause de 15 heures et le concert de « Fallen Moon ». J'étais vraiment curieuse de savoir dans quel groupe était Reisuke. Hiroki m'avait dit qu'il jouait de la guitare, mais que sa timidité était trop grande pour qu'il s'affirme en tant que musicien, pourtant il avait fait partie d'un groupe au lycée. Cette incohérence me rendait curieuse, si bien que je traversai les couloirs pour sortir du bâtiment et me rendre au gymnase, là où le groupe « Fallen Moon » devait donner sa représentation du jour. Nous étions une cinquantaine d'élèves à s'être rassemblés dans le bâtiment afin d'écouter le live du jour. Sur la petite estrade bricolée pour l'occasion, il n'y avait que quelques instruments, une basse, une batterie, et un micro sur pied au milieu. Je me positionnai dans un des gradins du gymnase, en attendant que le groupe arrive afin de les écouter, quand je fus surprise par Akemi qui sortit de nulle part et s'assit à côté de moi.
-Akemi- Tu es donc venue, Jessica ~
-Jessica- Abarai-Sensei, ils sont vraiment si populaires Fallen Moon ? Il n'y a que 50 élèves ici.
-Akemi- Tu peux m'appeler Akemi ~ Patience ma poule, tu vas voir le flow du groupe.
Je me tus et observai en guise de réponse. Une dizaine de minute passa, et personne n'était là, ni les musiciens, ni les fans. Certains étaient même découragés par l'attente et étaient partis. Il était 15h10 quand je vis enfin un signe de vie sur scène. Un jeune homme qui devait avoir mon âge, habillé d'un ensemble en jean, pantalon et veste ouverte sur un tee-shirt blanc sur lequel était disposé un collier en argent. Il repositionna son bandana sur sa tête, empêchant ses cheveux couleurs ébène d'obstruer sa vision couleur noisette. En voyant le monde réunit, il fut satisfait, alors que nous étions moins de cinquante. Il prit la parole dans le micro, laissant tout le monde entendre sa voix grave mais agréable.
-Kôsei- Merci d'avoir fait le déplacement les amis. The Fallen Moon a eu des épreuves difficiles en ce début d'année. Notre guitariste et notre chanteuse nous ont quitté, et pour faire perdurer le groupe nous avons donc du chercher des solutions viables et durables surtout. Nous n'avons pas encore de guitariste, et j'occuperai le chant, j'espère donc que ce nouveau tournant dans le groupe vous fera plaisir. Je suis donc Kôsei Nishijima au chant cette fois, et je suis accompagné par Kenichiro à la basse , et Masuda à la batterie , et nous vous interprétons Shissou !
https://www.youtube.com/watch?v=Mc1FvrL4EqA
-Jessica- Ils avaient aussi une chanteuse ?
-Akemi- Oui la chanteuse a aussi qui--
La prof n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le jeune homme à la basse commença un solo qui dura quelques secondes avant d'entamer la musique dans le vif. Je ne compris pas ce qu'il se passait, mais lorsqu'ils commencèrent à jouer, la salle vibrait en même temps que le rythme de la musique. J'étais transportée par cette atmosphère singulière. Lorsque Kôsei commença à chanter, je sentis des vibrations encore plus profondes encore à l'intérieur de moi. J'étais totalement pénétrée par la musique que le groupe produisait. Je n'avais même pas la force de bouger , alors qu'Akemi à côté de moi s'était levée et agitait le bras en criant « Hey, Hey , Hey » , entraînant les élèves avec elle. Au fur et à mesure que la chanson passait, beaucoup de monde arrivait en masse dans le gymnase, attirés par le son produit par The Fallen Moon. Je n'avais jamais eu l'occasion de voir un tel spectacle à Satellite. Simplement exercer leur art était suffisant pour chaque membre de ce groupe afin de sourire et renvoyer du bonheur aux autres. Me donnant au final la force de me lever et d'agiter le bras à mon tour en guise d'encouragements au groupe. Je ne prêtais plus attention à rien, laissant mon corps et mon âme vibrer au rythme de la musique. Je devais vraiment avoir l'air conne de l'extérieur, mais je n'en avais rien à foutre au final. Je m'éclatais et c'était le principal.
Lorsque la chanson se finit, nous acclamâmes tous le groupe en choeur. Le chanteur , en sueur , semblait satisfait, il leva son micro vers le ciel, ce qui eut pour effet de produire un effet de Ola dans la foule. Alors que je me rassis, les élèves étaient unanimes pour un encore. Le leader du groupe fut surpris, mais il s'exécuta. Cette fois, Akemi se rassit, moi de même, toutes deux dans les gradins, avant de continuer notre conversation.
https://www.youtube.com/watch?v=74b73xOg_gM
-Akemi- Tu t'es enfin lâchée ma poule, je m'en doutais que tu ne resterais pas indifférente au charme de mes poulains ~
-Jessica- Je n'ai jamais écouté quelque chose de semblable....En vrai j'ai jamais réellement écouté de musique tout court.
-Akemi- NAN TU DECONNES !!? La musique c'est la vie ma chérie ~ J'suis sure que tu aurais du potentiel pour en faire ~
-Jessica- Nah, c'pas pour moi ces trucs là, j'ai l'air de faire de la musique sérieux ?
-Akemi- Et Reisuke alors, on croirait qu'il est guitariste ? ~
-Jessica- Vrai. En tout cas ils se débrouillent bien The Fallen Moon. Je suis contente d'être venue, mais je vais repartir.
-Akemi- Tu n'écoutes pas la fin de la chanson ?
-Jessica- Elle n'est pas aussi puissante que l'autre , donc je vais partir.
…..
…
-Jessica- Akemi.
-Akemi- Pour toi c'est Abarai-Sensei !
-Jessica- Il faudrait savoir merde !!! Je....Je pense rejoindre le club de musique finalement.
-Akemi- Ow Yeah ~ Tu vas t'y plaire ma puce ~ Je vais t'apprendre tout ce que tu dois savoir ~
-Jessica- Je....compte sur toi , alors.
Je n'avais pas eu l'occasion de vivre ça à mon époque, le quotidien banale d'une collégienne, d'une lycéenne, qui n'a pas d'autres soucis que ces divers imprévus occasionnés par qui le veut. Quand je suis arrivée ici, je pensais vraiment que ça allait être chiant, et que je le faisais simplement pour que Reisuke se sente bien vis à vis de moi. Pourtant, j'ai pris goût à tout ça, Overlords qui ne me lâche pas, Chiaki qui sort de nulle part, Kôsei qui me touche avec son groupe, et maintenant le club de musique et Akemi en guise de prof. Tout ça était nouveau pour moi, et après tout c'était pas si mal de tenter de nouvelles expériences. Je vais m'entraîner à la musique et au chant, en espérant qu'un jour, tu me feras l'honneur de jouer pour moi.
-Jessica- Dites, Abarai-Sensei.
-Akemi- Oh, tu es revenue ? Et appelle moi Akemi voyons, pas de chichi ~
-Jessica- Qui était la chanteuse de « The Fallen Moon » ? Elle est connue ? Je peux la contacter ? J'aimerais m'entretenir avec elle pour savoir des choses.
-Akemi- Oh ? Hmmm, attends, je ne l'ai pas connue. Je vais demander.
…..
-Akemi- KÔSEIIIIIII !!!!! ON A BESOIN DE TOIIII !!!!!
Le jeune homme qui rangeait ses instruments de musique en compagnie de son groupe s'arrêta à l'appel de la jeune professeur de musique, et se dirigea vers elle naturellement, comme si il avait l'habitude de se faire appeler de la sorte. Il arriva vers nous d'une démarche légère et naturelle, avant de prendre la parole avec délicatesse, s'adressant à sa gérante.
-Kôsei- Yoh, J'peux aider en quoi ?
-Akemi- Kôsei, j'te présente une copine à moi, Jessica, elle étudie ici et va rejoindre le club de musique. ~
-Kôsei- Oh, voilà qui est intéressant. J'suis Kôsei Nishijima, j'suis en troisième année ici. D'habitude dans le groupe de musique au violon, mais depuis qu'on n'a plus de chanteur, je tryhard pour être le vocaliste.
-Jessica- J'suis Jessica, Jessica Leocaser. J'ai beaucoup aimé ta musique, elle m'a fait de l'effet à l'intérieur. Je pense donc rejoindre le club de musique et peut être apprendre un instrument, voir apprendre à pouvoir chanter, mais j'aimerais avoir l'avis de la chanteuse qui était dans ton groupe. Y'a moyen que tu me mettes en contact avec elle ?
-Kôsei- Wow, c'est un sacré truc que tu me demandes là. Hmm. J'sais vraiment pas où tu pourrais la trouver, depuis la fin du lycée elle a tout simplement coupé contact. J'vais demander à Ken'.
Le jeune homme se retourna vers son groupe et cria tout comme le professeur l'avait fait quelques minutes plus tôt. Mais ce qu'il dit me surprit au plus haut point.
-Kôsei- Kenichi !!!!!! T'as eu des nouvelles d'Erika !!!?
-Kenichiro- Nah, depuis qu'elle est partie du bahut on n'a plus aucune nouvelle moi et Masu !
Il se retourna de nouveau vers moi, affichant un air désolé.
-Kôsei- Nah, aucun moyen de la contacter. Désolé ma p'tite.
-Jessica- Attends, la coincidence serait grosse, mais cette Erika...Tu parles d'Erika Kurenai ?
-Kôsei- Huh ? Tu sais où est Erika ? Ca serait cool parce que depuis qu'ils sont partis on galère là, limite pour le guitariste j'ai juste à composer des choses différentes, mais pas mal de monde venait à cause de la vocaliste féminine donc ça pue comme situation.
-Jessica- Je ne sais pas où elle est, elle est partie à l'étranger.
-Kôsei- Putain ça craiiiint. J'suppose que je vais devoir faire le chanteur encore longtemps. Bref. Je t'attends au club, passe quand tu veux ça sera fun.
-Jessica- Ca marche, je reviendrai vite ~ A plus mon chou ~
Sur cette note surprenante,je quittai le gymnase pour emprunter le chemin retour jusqu'à la maison. Reisuke le guitariste, Erika la vocaliste, tout ça semblait tellement absurde que je ne pus m'empêcher de pouffer de rire. Décidément, tout le monde avait son jardin secret. Pourtant, les secrets les mieux gardés finissent toujours par remonter à la surface, c'est ce que Mario me disait tout le temps lorsque j'étais encore à Satellite. Dans le bus du retour, tout se bousculait dans ma tête, entre Reisuke, Erika, Chiaki et Akemi, j'avais tellement de personnes mystérieuses autour de moi que je ne savais pas où donner de la tête, pourtant, demain est un nouveau jour, et il apportera aussi son lot de surprises.
- Hiroki_Tatsumi
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Re: [Yu-Gi-Oh] Les Abîmes du Désespoir [16+] [Manga/Seinen] [Suite Les Racines de l'Espoir]
Dim 13 Mar - 13:51
Chapitre 4 : Zetsubou
- Spoiler:
Toujours sous l'effet de cette confrontation avec Laila quelques jours auparavant, j'étais à mi-chemin entre l'éveil et le sommeil alors que j'étais dans le tramway qui allait me mener jusque mon chez moi. Quatre jours étaient passés depuis que j'avais quitté Hakaze, et pour être honnête, elle me manquait énormément. Jusque là nous étions toujours partis en missions ensemble, mais depuis le retour de ce voyage, beaucoup de choses avaient changé. Le patriarche évitait d'envoyer sa fille dans des endroits dangereux, la jugeant encore trop fragile psychologiquement parlant pour qu'elle puisse m'accompagner dans ce genre de missions. Il lui dira quand elle sera apte, lui répétait-il toujours. Bien que mon amie fut frustrée lorsqu'il lui annonça la nouvelle, elle finit par encaisser le coup et s'y faire, respectant les ordres du patriarche sans broncher. Elle était téméraire et butée , mais elle était assez respectueuse pour reconnaître ses faiblesses et surtout pour reconnaître quand Soichiro avait raison. J'aimais beaucoup ce trait de Hakaze. Elle avait beaucoup de respect envers sa famille, que ce soit son père, sa mère, ou sa tante. Elle acceptait leurs critiques comme des remarques constructives et en tirait des leçons. Elle ferait une bonne mère me disais-je tout le temps, convaincu que je construirai quelque chose de stable avec cette piètre femme d'intérieur.
Une fois mon arrêt annoncé, je descendis enfin de ce tramway pour reprendre la marche à pied et me réveiller un bon coup.Je regagnai ma petite ville de campagne, me posant d'avantages de questions sur l'apparition de Laïla qui ne sortait pas de mon esprit. Pour une étrange raison, je sentais qu'elle ne m'avait pas tout dit sur sa présence d'il y a deux jours. Elle semblait d'ailleurs avoir gardé beaucoup d'informations sur moi qui ne l'ai affronté qu'une fois en duel il y a déjà quelques années. Elle ne semblait pas de mauvaise intention, puisqu'elle ne m'aurait pas laissé éteindre la source d'Ener-D , surtout en considérant toutes les choses possibles grâce à une telle source, mais je restais dubitatif concernant ses véritables intentions.
C'est sur cette pensée que je revins enfin à la maison. D'une main tremblante j'introduis ma clé dans la serrure, laissant les portes de mon sésame s'ouvrir devant ma mine réjouie. Je criai un « je suis rentré » dans la salle, mais je n'eus aucune réponse. Je m'avançai dans notre petit salon, prenant le soin de regarder l'heure au passage : midi trente. Hakaze devait être en train de travailler avec le patriarche. Je profitai donc de cette solitude pour aller prendre une bonne douche bien méritée après avoir déposé mon sac, pour ensuite m'écrouler à demi-nu sur mon lit et m'engouffrer dans un profond sommeil.
…..
Je me réveillai deux heures plus tard, à ma grande surprise. Lorsque je me couchai deux heures plus tôt, je pensais vraiment que j'allais dormir jusque le lendemain, pourtant, deux heures suffirent à me reposer. Je saisis donc l'occasion pour aller faire mon rapport au patriarche. J'allai dans le réfrigérateur chercher de quoi me cuisiner quelque chose de rapide : un des plats cuisinés que l'on gardait pour quand on devait se nourrir en mode lance-pierre. Je le fis réchauffer et l'engloutis rapidement, je n'avais après tout rien mangé depuis vingt-quatre heures, cela suffisait à me rendre vorace au plus haut point. Une fois mon repas fini, je m'habillai et je sortis tranquillement de chez moi en prenant soin de verrouiller tout ce qui devait l'être.
Je marchai une heure de plus en prenant mon temps jusqu'à arriver chez Soichiro. Je poussai la grande porte qui n'était pas verrouillée, après tout, seules les personnes en rapport avec l'énergie Ener-D et les esprits du duel de monstre pouvaient apercevoir cet endroit, donc Soichiro n'avait rien à craindre. Lorsque les portes furent ouvertes , je découvris l'endroit tel que je l'avais laissé quelques jours auparavant, avec une seule exception dans le décor, Medraut et ses compères n'étaient pas en train de brailler comme ils le faisaient habituellement à coup de « Diantre ! » et de « Miséricorde » . Cela me soulageait quelque peu de ne pas avoir à gérer ces quelques losers en armure qui m'agaçaient au plus haut point.
J'arrivai finalement dans le centre d'entraînement, puis dans le laboratoire de Soichiro Namatame. Je le trouvai en compagnie de sa fille, ma proche amie, Hakaze, et de Sirie, la tante de la jeune femme. Tous trois étaient de dos à moi, penchés sur le bureau du patriarche. Ils ne remarquèrent pas tout de suite ma présence, c'est lorsque je me forçai de tousser bruyamment qu'ils remarquèrent que j'avais pénétré les lieux. Je pris la parole d'un ton moqueur, m'adressant au patriarche.
-Hiroki- Rhalalalala, j'aurais été un ennemi, vous étiez tous morts hahahaha.
-Hakaze- Oh, tu es rentré Hiroki. Alors ta mission ?
-Hiroki- Je vais vous raconter ça après, vous étiez en train de regarder quelque chose quand je suis arrivé, je ne voudrais pas vous interrompre.
-Soichiro- Viens donc voir gamin, tu nous aideras peut être.
Sollicité par le patriarche, je m'approchai du groupe et m'installai avec eux autour du bureau. Un dossier assez volumineux était posé sur ce dit bureau. Il était ouvert. De nombreux termes médicaux étaient cités dans les quelques feuilles que je pouvais distinguer, si bien que tout ça avait la même signification que du chinois à mes yeux. J'affichai un air d'incompréhension à Soichiro qui me fit signe d'écouter la femme qui avait le même âge que lui : Sirie.
-Sirië- Depuis que je suis aide soignante je me suis trouvée dans pas mal de situations délicates, et il y a trois jours, j'ai du faire face à un cas singulier. Je vous ai ramené le dossier médical de la personne en question.
-Hakaze- Ne risques-tu pas gros pour ça ma tante ?
-Sirië- En effet, mais je pense que c'est obligatoire d'avoir des réponses à cette pathologie singulière. Le patient a des symptômes bien étranges. Il se recroqueville sur lui même et n'écoute plus personne, il est las de tout événement dans sa vie , et occulte carrément toute notion de plaisir, de joie, de chaleur. Comme une dépression vraiment très puissante à vrai dire.
-Hiroki- C'est une maladie ?
-Soichiro- On croirait plus à une pathologie cérébrale ou mentale. Je ne vois pas ça comme une maladie que tu attrapes par contamination.
-Sirië- En effet. Je pense que cela relève du domaine de la psychiatrie plus que du domaine de la médecine classique.
-Hakaze- Oui, je le pense aussi, combien de cas ont été recensé dans l'arrondissement ?
-Sirië- Un seul. Nous avons mis ce cas en contact avec d'autres patients afin qu'il développe d'avantage d'énergie positive, en le gardant sous constante surveillance au cas où il développerait une schizophrénie ou autre trouble du comportement mettant autrui en danger. Je viendrai vous en reparler une fois que nous aurons plus d'informations sur la situation actuelle de cette personne.
-Soichiro- Bien, tiens nous au courant dès que tu as du nouveau.
-Sirië- Entendu jeune ma....Soichiro.
-Soichiro- Encore avec cette habitude ? De l'eau a coulé sous les ponts ma vieille.
-Hakaze- Qu'ils sont mignons ~
-Soichiro- Epargne moi ce genre de dialogues gamine. Ecoutons plutôt le rapport de mission du gamin.
Tout le monde se retourna vers moi, attendant le compte rendu de ma mission effectuée quelques jours auparavant. A vrai dire, cela me mettait quelque peu mal à l'aise d'avoir ces paires d'yeux braquées sur moi alors que cinq minutes auparavant j'étais loin d'être le centre d'attention. Je pris néanmoins sur moi et pris la parole à voix haute, d'un ton assuré.
-Hiroki- Je me suis donc rendu comme prévu sur les lieux d'apparition de la source d'Ener-D en abondance telle que la ville nous l'a signalée. En effet, il y avait bien au milieu des montagnes une source d'énergie qui sortait du sol, comme si l'on avait découvert une source de pétrole dans le sol. Elle jaillissait continuellement jusqu'à disparaître dans l'air comme du gaz.
-Hakaze- Une source d'énergie au beau milieu des montagnes ?
-Soichiro- Elles peuvent apparaître n'importe où étant donné que cette partie de la ville est construite sur les vestiges de New Domino City qui était la principale source d'Ener-D dans le monde.
-Sirië- L'ancienne Satellite a été détruite de fond en comble pourtant. Ces apparitions sont vraiment étranges.
-Hiroki- En tout cas ça y était. Le plus étrange, c'est que je n'étais pas seul à chercher cette puissance. Quelqu'un était déjà sur place lorsque je suis allé constater la source. Une femme répondant sous le nom de « Laila Serizawa ».
-Soichiro- Une femme qui cherche ce pouvoir ? Raconte m'en plus.
-Hiroki- La femme est quelques années plus vieille que moi, elle doit avoir la trentaine. Nous nous sommes déjà rencontrés à l'époque où j'étais un duelliste professionnel , nous nous étions affrontés en finale et je l'avais vaincue. Elle est assez grande, brune aux yeux bleus avec le teint assez blanc, sans pour autant être pâle. Elle ne semblait pas de mauvaises intentions, mais quelque chose dans son comportement m'a interloqué.
-Hakaze- Son comportement ? Qu'avait-elle de spécial ?
-Hiroki- Disons que je l'ai trouvée assez abstraite. Elle ne cessait de me répéter les notions d 'espoir et de désespoir sans vraiment aller jusqu'au bout de ses paroles. Nous nous sommes affrontés, et le seul monstre qu'elle a eu l'occasion de me sortir était un « Moonlight Rose Dragon ». Elle n'a pas réellement cherché à défendre la source de pouvoir , puisqu'elle me laissa la détruire très facilement.
-Soichiro- Hmmmmm....Je vois.
-Hakaze- Père ?
-Soichiro- Cette femme ne s'attendait sûrement pas à voir quelqu'un d'autre ici, elle n'était sûrement pas préparée à un éventuel combat. Nous ne pouvons pas considérer sa bonne foi comme un fait acquis en partant dans ce raisonnement. Si la femme n'a pas tenu à t'affronter, ce n'était peut être pas par courtoisie, mais peut être parce qu'elle n'avait tout simplement pas les moyens de le faire.
-Sirië- Cela prendrait son sens. Etant donné que nous sommes les seuls ayant pour responsabilité de taire les sources d'Ener-D dans les parages, je trouve ça plus qu'étrange le fait même qu'elle connaisse la localisation de la source de puissance. Elle la cherchait forcément pour un but ou un autre.
-Hiroki- En effet, c'est tout à fait plausible.Soit elle possède une raison noble de le faire, soit elle possède quelque chose en elle la poussant à utiliser une telle puissance pour répandre le mal. Dans les deux cas, je ne la laisserai pas mettre la main sur une seule racine d'Ener-D.
-Soichiro- C'est la bonne attitude , gamin. Je vais aller faire ce compte rendu à l'autorité, je t'appellerai si il y a du nouveau concernant la pathologie ou une éventuelle autre racine à tarir.
-Hiroki- Comptez sur moi, Ôto-San.
-Hakaze- Hiroki, Jessica est passée à la maison il y a deux jours, elle m'a dit qu'elle souhaitait te voir au plus vite. Tu veux qu'on y aille ensemble avant de rentrer à la maison ?
-Hiroki- Jessica veut me voir ? Bien, allons-y.....Ôto-San, pouvons nous disposer ?
-Soichiro- Va donc, gamin.
Moi et Hakaze saluâmes le patriarche et Sirië qui nous rappela qu'elle nous appellerait dès qu'elle aurait du nouveau à propos de cette pathologie étrange, avant de quitter la forêt où habitaient les deux partenaires de toujours. Nous sortîmes tous les deux, moi et la jeune femme, qui profita de l'absence de regard de son père pour m'embrasser et m'étreindre. Sans surprise, je lui rendis le baiser et l'étreinte, ce qui la fit sourire.
-Hakaze- Tu ne peux pas savoir depuis combien de temps j'attendais ça !
-Hiroki- Tu n'es donc satisfaite que lorsque tu as ce que tu veux n'est-ce pas ? Espèce d'enfant pourrie.
-Hakaze- Ca fait quatre jours que tu es parti, je me faisais chier toute seule !
-Hiroki- Tu n'as qu'à venir avec moi. Oh non, je suis bête, tu n'as pas la permission de papa, c'est dommage ~
-Hakaze- Je vais te liquider sur place toi !
Je courus un peu en avant tel un gosse qui voulait échapper à la vengeance de sa grande sœur. J'aimais la relation que j'avais avec Hakaze. Elle avait assez de pudeur pour ne pas m'étreindre ou m'embrasser devant son père. Il ne connaissait que trop bien la nature de nos relations, mais il n'avait pas à voir sa fille en train d'embrasser un homme, ou en train de l'étreindre. J'aimais beaucoup l'éducation et le respect qu'avait Hakaze vis à vis de son père. Elle était une femme très pudique et respectueuse envers elle-même. J'attendis au final la jeune femme partageant mon quotidien, la laissant prendre la parole d'un ton neutre.
-Hakaze- Cette fille, Laila. Ce n'est pas celle que tu as combattu lorsque tu m'as gagné ce pendentif ?
Hakaze mit sa main dans son tee-shirt et en ressortit un collier en argent. C'était en effet le collier que j'avais obtenu lors de ce tournoi. Le bijou était encore dans son état d'origine, il représentait une fleur singulière comme je n'en avais jamais vu depuis que je lui avais gagné. La jeune femme laissa le bijou se poser par dessus son tee-shirt, attendant ma réponse.
-Hiroki- Ouais, c'est ce jour là que j'ai gagné ça. D'ailleurs, je n'ai jamais vu une telle fleur depuis que je te l'ai gagné.
-Hakaze- Oh, moi je sais. C'est une Anthémis. Erika en a ramené une similaire à mon père, c'est cette fleur qui lui a permis de retrouver son apparence initiale. On l'appelle également la fleur de l'espoir.
-Hiroki- Je vois, donc l'organisateur du tournoi venait de la même contrée que d'où vient Erika.
-Hakaze- Sûrement. J'ai le sentiment que nous reverrons Erika à l'avenir, nous aurons d'avantage de réponses à ce propos.
-Hiroki- J'ai le même sentiment à propos de Laila pour être honnête. Qu'en penses-tu ? Tu crois que Laila est une mauvaise personne ?
-Hakaze- A vrai dire....J'ai un très mauvais pré-sentiment à son sujet. Si elle cherchait effectivement une source d'Ener-D, je pense qu'elle doit avoir des projets en tête, et que tu la reverras lors d'une prochaine expédition.
-Hiroki- J'imagine que tu as raison. Reste prudente surtout, on a bien vu les dégâts collatéraux que nous avons subi lorsque nous avons été impliqués dans l'affaire Reisuke. Je ne me pardonnerai jamais si tu venais à en souffrir une nouvelle fois.
-Hakaze- Qu'il est mignon, il va me faire pleurer ~ Allez, sèche tes larmes, nous sommes arrivés.
Nous arrivâmes ensemble, le sourire aux lèvres , jusqu'à l'ancienne maison familiale. Nous nous approchâmes de la porte avec légèreté tandis que nous ne savions toujours pas pourquoi Jessica voulait me voir. Hakaze passa devant moi et sonna à la porte, avant de revenir à mes côtés. Une ou deux minutes passèrent, nous dûmes sonner deux ou trois fois avant que la blonde ne daigne venir nous ouvrir. Lorsqu'elle ouvrit enfin la porte, nous la surprîmes en sous vêtements, une serviette posée sur la tête , enroulant ses cheveux à l'intérieur. Hakaze fut surprise tandis que moi je ne l'étais pas du tout, après tout, on parlait de Jessica. La blonde nous sourit d'un air moqueur quand elle nous vit, avant de prendre la parole d'un ton léger.
-Jessica- Hirooooooo.....Je sais que toi et Hakaze êtes un couple libéré, mais tout de même, l'amener avec toi voir tes sexfriends, c'est mesquin ~
-Hiroki- Epargne moi tes conneries et fais nous donc entrer, on est en novembre miss tu vas chopper la crève.
-Jessica- Aucun sens de l'humour le boulet senior. Allez entrez donc.
Jessica repartit de là où elle était venue, nous fermâmes la porte derrière nous en verrouillant, je faisais une fixation la-dessus depuis ce fameux accident. Lorsque nous entrâmes, la jeune blonde nous dit de faire comme chez nous avant de retourner dans la salle de bain. Nous nous installâmes dans un des fauteuils du salon, et nous y patientâmes une dizaine de minutes avant de voir la blonde revenir, cette fois coiffée et habillée. Elle prit la parole d'un ton dérisoire à notre attention.
-Jessica- Alors les amoureux, qu'est-ce qui vous amène ici ? ~
-Hakaze- C'est toi qui voulait voir Hiroki, tu as oublié ?
-Jessica- Ah oui, c'est vrai. C'est à propos de Reisuke. Quelque chose me préoccupe à son propos.
-Hiroki- Hm ? Rei-kun a un soucis ?
-Jessica- Depuis quelques jours, ses nuits sont vraiment violentes. Il crie dans son sommeil, il est agité, parfois il se réveille en sueur, ça fait vraiment flipper.
-Hakaze- Ce sont des cauchemars, non ?
-Jessica- Oui, mais c'est toujours le même cauchemar j'ai l'impression. Quand ça lui arrive, je le blottis contre moi et ça semble le calmer, mais il répète toujours ce mot étrange, « Zetsubô » . Il le répète sans cesse, et en vient même à en pleurer pendant son sommeil. Et lorsqu'il se réveille, il n'a plus aucun souvenir de la nuit passée.
-Hiroki- « Zetsubö » ?
-Hakaze- Zetsubou est le kanji du désespoir non ?
-Jessica- Je peux pas te le dire, je n'ai jamais réellement écrit en Kanji.
-Hiroki- C'est bien ça, Hakaze. Mais je me demande bien de quoi il rêve pour ressasser ce mot. Serait-ce par rapport à notre voyage passé ?
-Jessica- Je n'en sais rien du tout, c'est pour ça que je vous ai appelé.
…..
-Hakaze- Le mieux pour le moment est de le garder à l'oeil, tu as l'air d'avoir trouvé un moyen de le calmer, continue comme ça pour voir si ses délires nocturnes continuent. On avisera quand on en saura plus.
-Jessica- D'ac. Je vous tiendrai au courant. Par ailleurs, j'ai une requête pour toi, boulet senior.
-Hiroki- Dis moi tout la blonde.
-Jessica- Je....Hm...C'est un peu embarrassant à dire en fait. Donc si tu te moques de moi je te casse les dents.
-Hakaze- Allez sois pas gênée, Reisuke nous a fait pire ~
-Jessica- Justement.....Ecoutez ca s'il vous plaît.
La jeune fille blonde se pencha dans son armoire sans dire un mot et en ressortit un disque semblant vierge. Elle ouvrit le lecteur DVD dans lequel elle inséra le disque fraîchement sorti de sa boite. Elle enclencha le disque et nous fit face timidement, laissant le contenu s'afficher.
-Jessica- Dites moi sincèrement ce que vous en pensez, si je fais de la merde, ne me laissez pas prendre une fausse route.
https://www.youtube.com/watch?v=HusX39O9wvc
Sur l'écran nous vîmes ce qui semblait être une salle de classe reconvertie en club de musique. Trois garçons étaient en position prêts à jouer d'un instrument, guitare, batterie et basse. Un micro se tenait droit sur un pied arrivant à une hauteur assez élevée. Les musiciens commencèrent à jouer un solo de guitare, de basse et de batterie alors que personne n'était au chant. Après quelques secondes, moi et Hakaze découvrîmes avec stupeur Jessica arriver et prendre le micro pour entamer une chanson. « Crow Song ».
La jeune fille était vraiment gênée à l'idée de tenir un micro et de chanter, mais je voyais dans le miroir derrière eux la chanteuse de l'auberge de l'autre jour l'encourager. Au final, Jessica se lança et entama la chanson. Elle avait une forte voix vacillant entre le grave et l'aigu qui lui donnait une forte présence dans la chanson. La chanson qu'elle chantait montait crescendo, jusqu'au refrain où la force de sa voix fut portée à son paroxysme. Hakaze et moi étions bouche bée face à la puissance des cordes vocales de notre amie, si bien que nous ne réalisions même pas tout de suite que c'était Jessica qui chantait sur cette vidéo. Les musiciens étaient très bon eux aussi, je reconnaissais un peu le style de musique que jouait Reisuke à l'époque où il était encore au lycée, cela me troublait légèrement à vrai dire, mais je passai vite au-dessus, Jessica était formidable.
La chanson finit, Jessica ne savait plus où se mettre, ne sachant pas quelle allait être notre critique. Je ne savais pas quoi dire, à vrai dire, c'était excellent, mais je ne voulais pas vexer la jeune fille en lui faisant croire que j'étais ironique ou autre étant donné que nous avions l'habitude d'être taquin l'un envers l'autre. Tandis que je réfléchissais aux mots que j'emploierai, Hakaze me double et prit la parole avec légèreté.
-Hakaze- Bluffant, j'ignorais que tu avais un tel talent, Jessica.
-Jessica- Vraiment.... ? C'était bon ?
-Hiroki- Ouais....C'est...Wow. Je n'ai pas les mots, c'est parfait.
-Jessica- Je suis un peu soulagée. La connasse de l'auberge de l'autre jour est une prof de mon lycée, elle m'a fait assister à un concert du groupe qu'elle gère et j'ai kiffé donc j'ai rejoint le club sur un coup de tête.
-Hiroki- Ce groupe, c'est « The Fallen Moon » n'est-ce pas ?
-Jessica- Ouais, le groupe de Reisuke. J'y suis allée simplement pour voir à quoi ressemblait sa musique, mais j'ai trouvé une information vraiment intéressante en m'y rendant. Erika était chanteuse dans ce groupe lorsque Reisuke était musicien l'année dernière n'est-ce pas ?
-Hiroki- Ouais....Je n'ai pas osé te le dire sur le coup, de peur que tu jalouses.
-Jessica- T'inquiètes le grand dadet. J'ai retrouvé ça dans la salle du club de musique. C'est The Fallen Moon lorsque Reisuke et Erika y étaient encore.
La jeune blonde appuya sur un des boutons de la télécommande ce qui fit changer de piste sur le DVD. Lorsque la prochaine vidéo démarra, c'était cette fois un concert de « The Fallen Moon » qui comptait encore Reisuke et Erika, comme la blonde nous l'avait indiqué auparavant. Je l'avoue que ça me surprit de voir ce concert qui avait été fait la veille du tournoi qui démarra notre périple à tous.
https://www.youtube.com/watch?v=aJl2jhDldMs
Tandis que la musique tournait, Jessica , qui nous regardait d'un air déterminé et inébranlable , prit la parole une nouvelle fois.
-Jessica- Lorsque j'ai écouté ça, j'ai compris ce que voulait dire Erika dans sa quête.
-Hakaze- Vraiment ?
-Jessica- Oui. Sa quête de répandre l'espoir, j'ai compris lorsque j'ai écouté sa musique. J'ai ressenti l'espoir qu'elle voulait transmettre, je l'ai ressenti dans tout mon corps et toute mon âme. Et je comprends pourquoi Reisuke est tombé amoureux d'elle à l'époque.
-Hiroki- Pourquoi tu nous déballes ça maintenant ?
-Jessica- Si Reisuke répète constamment le mot désespoir, je veux me rapprocher le plus possible de l'espoir dégagé par Erika, la princesse de l'Espoir en personne afin de devenir celle qui pourra tenir Reisuke sur ses deux jambes par la suite. Et pour ça, j'ai besoin de toi, le grand dadet.
-Hiroki- Hmm ? Que puis-je faire ?
-Jessica- Fais en sorte que Reisuke intègre « The Fallen Moon » de nouveau.
-Hakaze- Huh !!?
Misère.....
Depuis que j'étais revenu de ce voyage singulier, les jours étaient devenus bien ordinaires, entre ces moments entre frères, ces moments entre amoureux partagés avec Hakaze, ces missions et ces diverses escapades...Mais c'était sans compter sur Jessica, cette jeune folle lunatique et agaçante qui gardait en réserve toute sorte de demandes farfelues et irréalisables, comme elle venait de le faire à l'instant....
…...
Je suis bien mal barré moi...
- Hiroki_Tatsumi
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Re: [Yu-Gi-Oh] Les Abîmes du Désespoir [16+] [Manga/Seinen] [Suite Les Racines de l'Espoir]
Jeu 24 Mar - 11:03
Chapitre 5 : La promesse de Kôsei
- Spoiler:
Quelques jours passèrent après que j'eus demandé à Hiroki de m'aider à réintégrer Reisuke dans « The Fallen Moon ». Nous n'avions aucun plan dans l'immédiat, et pour être honnête nous n'avions aucune garantie que cela marcherait, mais je pensais vraiment que cela aiderait Reisuke à penser à autre chose qu'à ces cauchemars qui revenaient le hanter sans cesse. Je me gardais de lui dire ce que je lui réservais, après tout, je ne le savais pas moi-même. Je me contentais d'agir normalement lorsqu'il était présent, comme ce matin là. Depuis deux ou trois jours, il était de l'équipe du matin, il part donc en même temps que moi et revient bien avant moi. Cela me plaisait beaucoup puisque cela nous permettait de passer plus de temps ensemble, et cela allait durer deux semaines selon l'imbécile qui me servait de petit ami. Je me levais avant lui lorsqu'il partait , pour lui préparer ses vêtements, son petit déjeuner, tout ce dont il avait besoin pour partir tranquille. Ce n'était pas grand chose, mais je me persuadais que tout ça avait de la valeur. Quand il se leva ce matin là, j'étais en train de faire chauffer ses tartines. Il aimait les tartines chaudes au miel. Il avait des goûts bizarres, mais c'était les siens. Il entra dans la cuisine, de laquelle on avait une vue sur le terrain à l'arrière. Quand il vit ce que j'avais préparé, son visage s'illumina légèrement, et il afficha un sourire. Il fallait peu à mon imbécile pour qu'il soit heureux, ces petits gestes suffisaient à égayer son quotidien et le simple fait qu'il apprécie ces attentions me rendait heureuse.
-Reisuke- Encore debout avant moi miss ? Tu as fait des jolies choses ici décidément, merci beaucoup, Jessica.
-Jessica- Si je te nourris pas correctement, tu seras trop faible pour aller au travail, tu ne gagneras plus d'argent, et j'y perdrai au change, n'imagine rien, abruti.
-Reisuke- C'est ça c'est ça. Elle est vraiment attentionnée la maîtresse de maison. ~ J'ai finalement réussi à dompter la bête ~
-Jessica- Tu veux que je te montre qui porte la culotte gros tas ?
-Reisuke- Non, je n'y tiens pas, merci. Plus important, ta journée est remplie ou tu termines tôt ?
-Jessica- Logiquement dans l'après-midi je dois passer au club, mais j'peux leur dire que je viendrai demain, y'a pas mort d'homme.
-Reisuke- Oh, tu t'es intégrée dans un club ? Quel domaine, dis moi tout.
-Jessica- Ne me fais pas ce genre de coups, tu le sauras en temps voulu, monsieur l'imbécile.
-Reisuke- Bien. De toute façon ce n'est pas le problème. Avec le travail on n'a pas eu le temps de faire énormément de choses ensemble, donc je voulais t'emmener quelque part après le boulot, ça te branche la blonde ?
-Jessica- T'as intérêt à ce que cela en vaille le coup, autrement tu le paieras ~
-Reisuke- Bien, je viendrai te chercher directement au lycée, mademoiselle l'étudiante ~ Allez, je file.
Le jeune homme partageant ma vie se leva de table, me remerciant pour ce repas. Il vint près de moi, me tenant par la taille, avant de m'embrasser tendrement pour au final me laisser afin de remplir sa mission quotidienne. Depuis qu'il était devenu pompier, il avait vraiment pris de l'assurance en tant qu'homme, et le voir faire de son mieux pour assurer sa profession me faisait du bien à l'intérieur. Une fois qu'il fut parti, je rangeai tout ce qui devait l'être et finis de déjeuner à mon tour, pour au final me diriger case salle de bain et sortir du domicile à 7h45 pour entamer une nouvelle journée de cours.
La matinée fut bien banale. Depuis l'autre jour, je m'étais rapprochée de Chiaki, la jeune fille qui semblait tenir au sentiment d'espoir. Elle avait l'air beaucoup plus faible que moi, que ce soit dans la dégaine ou dans le caractère, mais je l'aimais bien. En y repensant, je m'étais toujours attachée aux personnes qui n'étaient pas populaires, mais qui respiraient la gentillesse, que ce soit Toby ou Chiaki, c'était du pareil au même quand on y pense. A la pause du matin, elle me faisait découvrir de nouvelles choses. « Son monde » comme elle l'appelait, tenait dans une main. C'était une console noire en forme de rectangle arrondi qu'elle emportait partout avec elle. On pouvait lire « Ps Vita » sur la console. Elle me faisait voir les jeux auxquels elle jouait. Des titres plus ou moins connus disait-elle, « Shin Megami Tensei », « Yu-Gi-Oh Tag Force », ou encore son jeu favori « Danganronpa ». Elle avait édité ce jeu afin de créer un avatar à son image dans l'environnement virtuel. Elle l'avait dessinée elle même et évoluait avec ce personnage dans le monde virtuel. Cela m'impressionnait vraiment, mais quand je l'encourageais, elle m'assurait que ce n'était pas grand chose. Elle était soit très humble, soit trop timide pour s'avouer avoir fait du bon travail.
Une fois que les cours reprenaient, elle rangeait sa console et était studieuse. Elle était malgré tout la meilleure élève de la classe, même si elle restait dans le fond, au dernier rang, à côté de Xavier , Itachi et Myst qui eux ne loupaient pas une occasion pour bavarder entre eux. Je me demandais comment Chiaki faisait pour écouter le professeur en faisant abstraction de ces trois idiots, mais elle semblait ne pas faire attention à eux, et inversement. A vrai dire, personne dans la classe ne semblait prêter attention à Chiaki, moi exclue, mais cela ne semblait pas déranger la jeune fille.
L'heure du midi arriva, Chiaki tenta de partir dans son coin, mais je lui attrapai le bras avant qu'elle ne puisse faire un pas. Je lui fis signe de me suivre et l'entraîna avec moi dans ma course dans les couloirs. Un professeur nous rappela à l'ordre, mais sans l'écouter je continuai à dévaler les couloirs, sachant que cela me coûterait cher plus tard. La jeune fille n'était pas surprise, elle affichait cet air de réflexion, la bouche légèrement ouverte comme elle en avait l'habitude, tandis que ses jambes étaient forcées de me suivre. Nous nous arrêtâmes dans notre course qu'une fois que nous fûmes arrivées là où je voulais emmener mon amie, sur le toit de l'école.
Lorsqu'elle arriva sur le toit, elle mit sa capuche kaki sur sa tête, retranchant son visage à l'intérieur, comme un jeune animal qui découvre un endroit bien plus vaste que sa tanière. Elle s'avança de quelques pas, et ressentit également la douce brise d'automne qui passa par dessous sa jupe pour ressortir par le col de son uniforme. Elle lâcha un petit cri féminin qui me fit rire. Elle s'approcha alors d'avantage, voyant à son tour cette vue magnifique à laquelle j'étais devenue accroc depuis le temps. Ses yeux s'écarquillèrent en contemplant ce paysage. Elle s'assit face à l'horizon, laissant une profonde lumière s'installer dans ses yeux ébahis. Je m'installai à côté d'elle et pris la parole.
-Jessica- C'est à mon tour de te faire découvrir des choses. Ici c'est mon coin à moi. Personne ne vient parce que le toit n'est pas entretenu, mais c'est l'endroit parfait pour les solitaires qui aiment prendre le temps de réfléchir.
-Chiaki- Hhhhhm....C'est magnifique. Vraiment magnifique. Je ne savais pas qu'un tel endroit se cachait dans l'école.
-Jessica- Ouais, c'est l'éclate hein. Là-bas, c'est là que j'habite. Et toi, tu arrives à voir chez toi d'ici ?
-Chiaki- Hm....Oui, j'habite de ce côté.
-Jessica- Eh mais....C'est là qu'habite Soichiro !?
-Chiaki- Soichiro ?
-Jessica- Oh, excuse moi, tu habites pas loin de chez un ami à moi. Il travaille dans la recherche donc tu ne dois pas le voir souvent. Il est beaucoup plus vieux que nous d'ailleurs.
-Chiaki- Oh, cet homme qui vit dans la forêt avec sa fille ? Hmmmm.....Hakaze c'est ça ?
-Jessica- Oh, je suis surprise que tu connaisses les Namatame, ils sont vraiment discrets.
-Chiaki- Hmmmmm....Je suis toujours en train d'observer. Donc j'ai eu l'occasion de les rencontrer quelques temps auparavant, Hakaze est gentille, mais je n'ai jamais pu cerner son espoir ou son désespoir...
-Jessica- ….. Bien, et si on mangeait ? Tu as apporté quelque chose ? Si tu n'as rien, j'ai à manger pour deux hahaha !
-Chiaki- J'ai de quoi manger, merci, Jessica.
La jeune fille me sourit et sortit son repas. J'avais réussi à éviter le sujet Hakaze. Après tout, jmême si Hiroki m'avait raconté bien des choses à propos de la jeune femme dont il était amoureux, je n'aurais pas pu tout déballer à Chiaki. Ca relevait de la vie privée de la jeune femme. Et puis Hiroki me l'aurait rendu au centuple.....Je me suis trop confiée à ce poux pour pouvoir l'ouvrir maintenant.
Chiaki et moi mangeâmes ensemble en profitant de la vue. Nous parlions de tout et de rien, de résultats scolaires, de jeux vidéos, mais aussi des clubs du lycée. Elle m'apprit qu'elle était dans un club de duel elle aussi, alors que je croyais qu'elle était dans un club de nerds. Cependant, son club de duel était beaucoup plus discret que le club de Xavier , Itachi et Myst. Chiaki y était inscrite depuis le début de l'année, et en était une régulière. Duel de monstres semblait encore populaire après tout, contrairement à ce que me disait Reisuke quand il me parlait de son époque. Des tournois réguliers étaient organisés, des compétitions féminines , des clubs dans les lycées, la communauté perdurait tout de même.
Une fois le repas fini, nous regagnâmes la salle de classe, et encore une fois, je finis ma journée par un cours de langues étrangères pour au final être libre. Chiaki partit en avant pour rejoindre son club, comme elle le faisait tous les jours. Mais alors que je sortis de la salle en direction de la sortie du bâtiment, quelqu'un m'appela dans mon dos. Je me retournai, et constatai que c'était Kôsei, le leader de « The Fallen Moon ». Ca tombait mal avec Reisuke qui m'attendait, mais je ne voulais pas non plus envoyer paître le leader qui m'avait acceptée dans son groupe. Il arriva avec son sourire habituel avant de prendre la parole.
-Kôsei- Yoh, Jessica. J'suis venu te chercher pour aller au club ensemble, j'étais dans la salle à côté pour mon cours. Comment tu vas ?
-Jessica- Ca va tranquille chéri ~ Par contre, j'passerai pas au club aujourd'hui. Mon gars vient me chercher pour qu'on passe l'aprem ensemble, donc je suis pas dispo ~
-Kôsei- Tiens donc, Jessica a un petit ami ? J'suis curieux de voir quel tête de demeuré il doit avoir. Je viens !
-Jessica- Je....Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, il vaut mieux que tu ne m'accompagnes pas....
-Kôsei- Allez sois pas timide hahaha !!! Si il est un peu trop demeuré, je le sermonnerai un bon coup et il agira comme un vrai mec avec toi !
-Jessica- Bien....Tu le regretteras mais c'est comme tu veux....Suis-moi.
Je sortis du bâtiment, accompagnée par le leader du groupe dans lequel j'ai été embarquée il y a maintenant une semaine. Il se cramponnait à mon bras et me charriait sur la route comme si il était mon petit frère. Je l'avoue que cela me faisait rire, cette ouverture envers les autres de la part de Kôsei. Il était toujours en train de faire des blagues, et l'ambiance du groupe était vraiment sympa grâce à ça. D'après les autres membres, il était soulagé de ne plus avoir à être le vocaliste alors qu'il avait une très belle voix, je compris alors que derrière ces airs assurés et déconneurs , Kôsei était la personne la plus difficile et critique avec lui-même. Il était un de ces gars qu'on devait constamment encourager, parce qu'il ne trouvait jamais la motivation à l'intérieur de lui-même. C'est pour ça que quand il agissait de la sorte avec moi, comme actuellement, je le laissais faire, parce que tant qu'il déconnait, il ne se critiquait pas lui même.
Lorsque nous quittâmes le bâtiment pour de bon, je vis peu à peu la silhouette de Reisuke se dessiner sous mes yeux. Il était adossé contre un arbre en tenue de ville. Une veste bleu marine s'ouvrant sur un tee shirt azur. Un jean classique de couleur bleu, et une casquette que je lui avais offert à notre retour ici. Une casquette blanche qu'il portait toujours lorsque nous sortions ensemble. Je redoutais un peu la confrontation,, mais Kôsei lui, qui n'aurait jamais soupçonné la présence de mon compagnon, semblait détendu.
Reisuke m'aperçut et me rejoignit sans avoir remarqué le fait que Kôsei m'accompagnait. Ce dernier était trop occupé à imaginer de quoi mon petit ami avait l'air pour prêter attention au fait que le petit ami en question était juste devant son nez. Au final, je pris naturellement la parole, restant hors du conflit.
-Jessica- T'es à l'heure, estime toi heureux de ne pas avoir à subir ma colère.
-Reisuke- Je ne fais pas attendre une femme voyons. Tiens, tu es accompagn –
Reisuke s'arrêta net lorsqu'il vit le jeune homme qui m'accompagnait. Kôsei réagissait de la même manière. Les deux jeunes hommes se regardaient dans les yeux tandis que j'étais clairement de côté. Aucun des deux ne prit la parole, ils étaient trop occupés à se dévisager l'un et l'autre...
Au bout d'une minute qui passa comme mille ans, Reisuke prit la parole, pour ne sortir qu'un « Kôsei.... » d'une voix mêlant tristesse et nostalgie. Kôsei lui se refroidit, il n'avait plus le même entrain que tout à l'heure. Il prit la parole d'un air joyeux, tentant de noyer le malaise dans un sourire franc, mais il n'était pas crédible.
-Kôsei- Senpai, Je ne t'aurais pas reconnu si je t'avais rencontré dans la rue. T'as vraiment changé en quelques mois, quitter le lycée t'a fait du bien.
-Reisuke- Kôsei je....ne sais pas quoi dire.
-Kôsei- Tout a été dit. C'est pas la peine de revenir en arrière. Jessica, je comprends pourquoi tu as dit que je n'aurais pas du venir voir à quoi ressemblait ton mec. J'aurais préféré éviter de faire remonter ces souvenirs à la surface. J'me casse, Jessica, on se revoit à la répétition demain.
Le violoniste se retourna sur lui même et repartit dans la direction opposée alors que Reisuke était encore sous le coup d'avoir revu Kôsei. Reisuke avait en effet quitté le groupe, mais je ne comprenais pas pourquoi Kôsei lui en voulait tant. Après tout, les troisièmes années étaient vouées à quitter le lycée à un moment ou un autre, donc le leader savait très bien à quoi s'attendre lorsque la fin de l'année arriva...
-Jessica- Bon le beau gosse, t'as dit que tu allais m'emmener quelque part non ? Alors qu'est-ce qu'on fait encore ici ?
-Reisuke- Ah...Désolé. Te voir en compagnie de Kôsei m'a déstabilisé. Il veut te revoir à la répétition ? Tu es dans le club de musique ?
-Jessica- Eh oui mon chou. J'ai été voir un des concerts de « The Fallen Moon » sur les recommandations d'Akemi qui bosse ici en tant que prof de musique. Elle m'a dit que tu étais dans ce groupe donc j'ai voulu écouter, et de fils en aiguilles je suis devenue leur vocaliste. J'ai cependant beaucoup de progrès à faire.
-Reisuke- Je vois, je suis sûr que tu peux arriver à quelque chose avec Kôsei. Il est un bon leader.
-Jessica- Pourquoi il t'en veut d'ailleurs Kôsei ?
-Reisuke- C'est une longue histoire à vrai dire....Une histoire pour un autre jour hahaha.
-Jessica- Allez sois pas vache, raconte moi !!!!
-Reisuke- ...D'accord.
Nous prîmes la route ensemble, Reisuke et moi, afin de sortir je ne sais où comme il me l'avait annoncé du matin. Cependant, j'étais décidée à savoir ce qu'il s'était vraiment passé lorsque Reisuke eut quitté le lycée pour provoquer une telle réaction de la part de Kôsei. Tout ça me rendait vraiment perplexe. Reisuke restait silencieux alors que l'on marchait, comme pour éviter le dialogue, alors qu'il savait très bien que je ne lâcherais pas l'affaire. Il avait l'habitude ce boulet pourtant. Je cherchai son regard afin d'insister pour qu'il parle. Il me fit signe d'attendre, ce que je fis malgré mon insatiable envie de tout savoir sur cette rancoeur de lycéen. Reisuke me prit la main. Je sentais un malaise venant de lui, comme si il avait quelque chose à me cacher. Pourtant, il ne dit toujours rien. Nous marchâmes simplement à notre rythme jusqu'à déboucher dans un quartier que je ne connaissais pas du tout. Mon accompagnateur était mon guide, et m'emmenait tout au fond de ce coin que je ne connaissais pas, de rues en rues, jusqu'à déboucher sur un paysage qui était vraiment singulier.....C'était.....L'océan. Je ne l'avais pas du de mon toit, nous devions être loin du lycée, nous devions être au beau milieu de nulle part....Pourtant, dès que je débouchai sur les lieux, je sentis une brise encore plus vivifiante que celle sur le toi de mon école. L'odeur de la mer chatouillait mes narines pour ressortir comme il était venu, tandis que les seuls bruits audibles étaient dus au flux et au reflux. L'ambiance était magnifique....Vraiment magnifique, j'avais l'impression d'être dans un autre monde. Reisuke se tourna vers moi, apparemment fier de l'impression que m'avait faite ce paysage fait de nuances de bleus, il prit la parole d'une voix agréable.
-Reisuke- C'est mieux de discuter ici non ? Tu aimes le paysage ?
-Jessica- C'est...C'est splendide. Il n'y a pas d'autres mots.
-Reisuke- Cette partie de la ville est ce qu'il est advenu de Satellite. C'est ici qu'a grandi Jessica. C'est pour ça que je voulais te faire voir cet endroit aujourd'hui.
-Jessica- Pourquoi tu parles de moi à la troisième personne grosse tâche ?
-Reisuke- Pour le drame, hahaha. Enfin, reprenons,je suppose que tu sais un peu le passé de « The Fallen Moon », n'est-ce pas ?
-Jessica- Grossièrement. Toi et Erika vous étiez dans le groupe, et il a fait un carton, mais tout s'est cassé la gueule avec votre départ.
-Reisuke- Ouais, c'est plus ou moins ça. De l'école élémentaire jusqu'au lycée, je n'ai jamais eu d'amis. J'ai passé tout mon temps avec Erika, école, collège, première année de lycée, Erika était la seule amie que je n'avais jamais eue pour moi.
-Jessica- Timidité maladive, ça te ressemble bien ~
-Reisuke- Hahahaha. Un jour, on était encore au collège, je m'étais battu avec un de mes camarades, et pour me faire passer le conflit, Erika m'invita au Karaoké dans le centre ville. On n'avait jamais fait ça à vrai dire. Je me suis laissé entraîner parce que je n'avais rien d'autre à faire, mais quand elle a pris le micro et qu'elle a chanté, on a été aussi surpris l'un que l'autre par le talent qui se dégageait de sa voix. Comme pour en faire notre secret, elle a commencé à s'entraîner à chanter, et de mon côté je me suis procuré une vieille guitare pour apprendre à jouer pour elle.
-Jessica- Donc tu joues vraiment de la guitare, surprenant. ~
-Reisuke- Ouais, au final j'ai aimé la musique, et j'ai aimé en faire pour Erika. Quand je suis rentré en deuxième année au lycée, Erika m'a fait une proposition folle. Elle voulait intégrer le club de musique, mais elle n'avait pas la force si je n'étais pas là qu'elle disait. Du coup je l'ai fait pour elle et j'ai rencontré Kôsei. Un première année qui voulait monter un groupe de musique, « The Fallen Moon » qu'il l'appelait. Il voulait absolument nous compter parmi ses membres, et au final, les membres du groupe sont devenus mes amis.
-Jessica- Et c'est là que vous êtes devenus si populaires. Selon Akemi tout le lycée vous connaissait.
-Reisuke- Le groupe était populaire, mais ce sont Kôsei et Erika qui étaient le plus populaires. Ils avaient tous les deux quelque chose en plus sur scène, là où moi Masuda et Kenichi on n'était bons qu'à jouer, on n'avait pas de présence sur scène. Mais ca nous arrangeait à vrai dire. On a duré un an et demi comme ça jusqu'au jour fatidique.
-Jessica- Le jour fatidique ? Tu parles de ton diplôme ?
-Reisuke- Ouais.T'étais là quand j'ai été diplômé, au retour de notre voyage, mais tu n'as pas vu ce qu'il s'est passé après. J'ai trahi ma promesse à Kôsei ce jour là. Je lui avais promis de rester une année de plus, en cours préparatoire , pour que le groupe perdure. Erika aussi avait accepté de faire une année de prépa pour que le groupe sorte du lycée tous ensemble. Mais le jour de ma remise de diplômes, j'ai été voir la direction du lycée, et j'ai arrêté les études.
-Jessica- C'est donc pour une promesse qu'il a cette dent contre toi....Mais...Pourquoi tu as renoncé à cette promesse le dernier jour ? Qu'est-ce qui a fait que tu laisses tomber Kôsei et les autres ? T'es pas du genre à faire ça, t'es un abruti mais pas un lâche !?
Reisuke détourna le regard lorsqu'il entendit cette question. Je ne comprenais vraiment pas qu'est-ce qui l'avait poussé à tout foutre en l'air. Etait-ce parce qu'Erika était partie ? Aurait-elle vraiment laissé un vide si fort que même à mes côtés, l'espoir de Reisuke n'était pas suffisant pour qu'il puisse aller de l'avant.... ? Je devais avoir la réponse, j'étais trop intriguée , trop frustrée par l'idée à ce que ça puisse être la bonne. Je pris mon gars par le col et le tira pour que sa tête soit face à la mienne. Mon regard devait être très insistant, puisque Reisuke afficha un air de surprise lorsqu'il plongea ses yeux dans les miens. Il mit quelques secondes à comprendre mon inquiétude, et lorsqu'il la comprit, il ferma les yeux , puis soupira, avant d'afficher ce sourire plein d'empathie dont lui seul avait le secret. Je lâchai son col par réflexe, restant bouche bée devant ce changement de situation, tandis que le débile reprit la parole.
-Reisuke- Si j'ai lâché Kôsei pour le groupe, ce n'est pas à cause du départ d'Erika. Ce n'est pas par désespoir, au contraire.
-Jessica- Huh ?
-Reisuke- Je devais trouver une source de revenu plus solide que quelques milliers de yens venant des bourses. Tout seul, vivre sur quelques dizaines de milliers de yens , c'est largement possible vu que je n'ai pas le loyer à payer, mais vivre à deux la-dessus, c'était impossible. Je devais trouver un travail rapidement pour pouvoir subvenir à nos besoins, et assurer ma place au sein de notre couple.
-Jessica- Reisuke....
-Reisuke- Hahahaha...Ne t'en fais pas. C'est à cause de moi que tu es arrivée dans cette époque à laquelle tu ne connais rien, avec laquelle tu n'as aucune attache, ni aucune famille. C'est mon devoir de t'assurer une vie encore meilleure que tu ne l'aurais eue à Domino City.
-Jessica- ….T'es vraiment un connard en fait.
-Reisuke- Je suppose hahahaha. Mais j'ai une fierté d'homme , ce n'est que ça.
-Jessica- Fierté d'homme, fierté d'homme, tu me fais chier avec ta fierté d'homme ! T'en a pas marre de sacrifier ce que t'as pour les autres ?
-Reisuke- Je n'ai rien sacrifié, tu as sacrifié bien plus que moi.
-Jessica- Et si je décide de tout plaquer et de te laisser là comme un con, tu fais quoi monsieur le génie ?
-Reisuke- Ne pense pas au lendemain, et pense plutôt à aujourd'hui, aujourd'hui est un beau jour, non?
-Jessica- Huh ? Qu'est-ce que tu racontes d'un coup?
Reisuke, qui était assis à côté de moi, se leva sans dire un mot. Je cherchais ce qu'il en était en scrutant son regard, mais je ne trouvai aucune réponse. Un sentiment de gêne était installé dans le regard de Reisuke, mais je ne pouvais pas l'interpréter...Enfin....Ce qui allait se passer, je ne l'avais vraiment, mais vraiment pas vu venir. Le jeune homme qui partageait mon quotidien enleva sa casquette pour la poser sur mes genoux. Il se positionna face à moi et s'accroupit et lorsqu'il le fit, il releva la tête, me laissant voir son sourire. Lorsqu'il ouvrit la bouche, il sortit en même temps un paquet de sa veste, un emballage rouge avec un nœud doré qu'il posa sur mes genoux, devant mon incompréhension.
-Reisuke- Joyeux Anniversaire, Jessica.
-Jessica- Pffffff.....Tout ça pour ça franchement. Tu es vraiment ridicule.
-Reisuke- Allez, ouvre le et ferme la.
J'ouvris le paquet comme Reisuke me dit de le faire. Je déchirai d'une traite l'emballage pour découvrir un pendentif en argent auquel était accroché une espèce de capsule de forme ovale. J'étais dubitative, je n'aimais pas tellement les bijoux, et ce cadeau était vraiment superflus à mes yeux, pourtant, Reisuke, devant ma réticence, prit les devants et ouvrit le pendentif. Ce que je vis alors me choqua vraiment, à un point que je ne pouvais imaginer.
-Reisuke- Cela n'a pas été évident de retrouver ça, Soichiro m'a aidé en me donnant l'accord de la mairie de l'ancien Satellite pour que je puisse fouiller les archives, et c'était dedans. La police prenait en photo tous les hors la loi de Satellite, et j'ai trouvé dans les clichés en question cette photo où vous êtes tous ensemble en train de faire des conneries. J'ai reconnu ta tête de chieuse, et c'est fait ~
…....
-Reisuke- Jessica... ?
-Jessica- Je....Je ne sais pas quoi dire. Je n'avais pas assez d'un imbécile, que tu me ramènes le souvenir de tous ces idiots qui m'ont donné espoir. Ha...Hahahaha.....Reisuke....Je t'aime vraiment, de tout mon cœur.
-Reisuke- Arrête, ça sonne faux, surtout venant de toi. Viens, on bouge.
-Jessica- On bouge où ?
-Reisuke- Chez Soichiro, tout le monde t'attend là-bas pour fêter tes 18 ans ma grande !
Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de fêter un anniversaire que tout cela me troublait vraiment. Ce petit jour où tu es à l'honneur, ça pouvait sembler vraiment insignifiant, quelque chose qu'on pouvait assimiler à des caprices de gosse, mais c'était vraiment bon d'avoir quelqu'un qui se souvient de ton jour de naissance. L'impression de vraiment compter pour quelqu'un, ce sentiment n'avait pas de prix....
-Jessica- Reisuke.
-Reisuke- Hm ?
-Jessica- Je ne te louperai pas à ton anniversaire. Compte la-dessus.
-Reisuke- Hahahaha !!! Je n'en attends pas moins de ta part, allez viens, on a encore beaucoup de choses à faire.
…...
Plus le temps passe, et plus je me rends compte que je suis entourée d'une bande d'idiots. Beaucoup de choses se passaient, pourtant la vie continuait. Des petites attentions débiles comme cet anniversaire, ils ne les oubliaient pas.....Mais...C'était agréable, de vivre le jour d'aujourd'hui, sans avoir à se soucier du lendemain. C'était vraiment agréable.
Je te réconcilierai avec Kôsei, Reisuke.
- Hiroki_Tatsumi
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Re: [Yu-Gi-Oh] Les Abîmes du Désespoir [16+] [Manga/Seinen] [Suite Les Racines de l'Espoir]
Lun 4 Avr - 21:02
Chapitre 6 : "Ugo"
- Spoiler:
- Vite, trop vite. Le temps passait vraiment trop vite depuis que nous étions revenus, moi et Jessica, de ce périple pour retrouver cette époque. Tout s'accumulait depuis que nous étions revenus ensemble. Reisuke a obtenu son diplôme, Jessica a réintégré les cours, moi et Hakaze nous sommes installés, j'ai fait la rencontre de Laila , les cauchemars de Reisuke....L'automne a passé très vite et s'est conclus sur l'anniversaire de Jessica quelques jours plus tôt. Tout allait plutôt bien pour le moment. Sirïe n'avait pas plus d'informations sur cette étrange pathologie , et du côté de Jessica, tout semblait être revenu à la normale concernant Reisuke. Quant à moi, j'étais toujours dubitatif concernant les intentions de Laila, mais elle n'avait posé aucun problème, et on n'accuse pas quelqu'un sans preuves, donc tout allait pour le mieux....Pour le moment du moins.
J'étais chez moi et ma demoiselle était également présente. Elle vérifiait son deck qu'elle disait, et elle n'aimait vraiment pas être dérangée pendant qu'elle était perdue parmi ses quelques cartes qui composaient son jeu. Depuis qu'elle était revenue dans notre monde, elle avait changé son style de jeu en conséquence. Elle qui jouait Elfes/Agent, elle a donné son deck à Sirie qui selon elle « le méritait bien plus qu'elle » pour se tourner vers un archétype bien plus sombre : les marionnettes de l'ombre. Elle avait trouvé cette idée lorsqu'elle avait perdu la tête dans le passé, et elle avait fini par apprécier les cartes qui composaient le jeu. Elle m'embêtait souvent pour que je lui donne les artéfacts qui étaient dans mon jeu afin qu'elle les combine au sien, mais je refusais toujours.
-Hakaze- Hiroki, ramène toi.
-Hiroki- Qu'est-ce que tu as encore ?
-Hakaze- A ton avis, je mets combien de hérissons ? 2 ou 3 ?
-Hiroki- Tu joues déjà trois fusions de chaque. Tu peux jouer deux hérissons tranquillement. T'es vraiment nulle en vrai, madame je me la raconte.
-Hakaze- J'ai détruit entièrement Moonlight Dreamers, là où toi tu as perdu au premier round de leur tournoi interne, tocard ~
-Hiroki- C'est vrai. Ca commence à dater tout ça maintenant....J'ai l'impression que cela fait une éternité que tous ces évènements ont eu lieu. D'ailleurs, qu'est devenue Moonlight Dreamers après votre départ ?
-Hakaze- Hmmm....Ma mère est morte quelques années après la reconstruction de satellite. Nous avons tout simplement déménagé et nous n'avons jamais plus entendu parler de Moonlight Dreamers. Mon père a confié le leadership à Nikoras, mais je suppose que la guilde a croulé puisque c'est mon père qui se charge des affaires de la ville actuellement.
-Hiroki- Dommage, j'aurais voulu connaître les membres à cette époque. Je l'aurais bien fait dans le passé, mais tu les a tous tué.
-Hakaze- Epargne moi donc cet épisode, gros sac. Aide moi plutôt à finir ce deck.
-Hiroki- Yes Ma'am. Alors, voyons ça.
Je passais le reste de ma matinée aux côtés de la jeune femme à l'aider à revoir son deck. Elle insista également pour voir le mien, tentant une fois de plus de me prendre mes cartes, mais je refusai encore. Je lui accordais beaucoup de choses au quotidien, mais ce deck était quelque chose qui me tenait à cœur. Après tout, il était le symbole de notre aventure à moi et à Jessica , ces liens forgés dans la peine , je ne pouvais donc pas m'en séparer. Au final, nous arrivâmes tous les deux à trouver une composition stable pour nos jeux. Hakaze était douée en deckbuilding, elle jouait au jeu depuis toute petite là où moi je n'avais réellement commencé qu'il y une dizaine d'années, lorsque nos parents sont morts. Elle me considérait pourtant comme meilleur qu'elle , qu'elle disait toujours. Alors qu'elle avait beaucoup plus d'expérience.
Nous rangeâmes nos cartes dans l'armoire et Hakaze poussa un soupir avant d'afficher un sourire sur ce joli visage, comme pour clôturer la matinée. Par chance, Soichiro était approvisionné comme il le voulait en cartes par le maire actuel de la ville afin de gérer toutes les crises de Ener-D, ce qui nous permettait à tous d'avoir un panel de cartes extrêmement large pour peaufiner nos jeux.
-Hakaze- Bien ! Nous avons fini. Tout ça me rappelle quand j'ai aidé ton frère à construire son premier vrai deck, misère ce qu'il était mauvais ~
-Hiroki- Reisuke n'avait jamais réellement joué au duel de monstres à part contre Erika, il a toujours été mauvais avant de faire ce voyage.
-Hakaze- Il ne défend même pas son frère ce goujat. Enfin, je suppose que la boulet-Attitude c'est de famille ~
-Hiroki- Allume le grille-pain qu'on regarde qui est le boulet ici ?
-Hakaze- Tss ! Ca n'a pas d'arguments alors ça attaque sur des choses ridicules.
Hakaze quitta la salle, vexée par la remarque que je venais de lui faire. C'était fréquent ce genre d'échanges. Elle aimait commencer des batailles, mais n'aimait vraiment pas les perdre, et lorsqu'il n'y avait pas d'autre issue, elle devenait une gamine susceptible et froide. C'était sa manière à elle de montrer que malgré toute la force dont elle faisait preuve, elle restait une femme comme une autre. Une femme qui se reposait sur moi et sur laquelle je pouvais me reposer. Nous avions une belle harmonie dans notre duo au final, rien n'avait trop changé , alors que nous sommes passés de partenaires de mission à relation amoureuse. J'imagine que l'on vivait sans le savoir des moments de couples bien avant de s'être officialisés en tant que tel.
Sur cette pensée je pris mon courage à deux mains et commençai à préparer le repas. Cependant, alors que je sortis les pommes de terre de leur sac, j'entendis mon téléphone sonner sur le bureau. Je laissai sonner deux coups, pensant que Hakaze allait répondre, mais son niveau de gaminerie égalait sa fainéantise , je déposai donc ce que j'avais en main afin de répondre au téléphone. Lorsque j'entendis un « Salut pauvre tâche » de l'autre côté du téléphone, je compris que mon interlocutrice n'était autre que Jessica.
-Hiroki- « Pauvre Tâche ? » N'as-tu pas plus créatif, Leocaser ?
-Jessica- J'aurais bien plus d'inspiration en te voyant en face. Voir des demeurés ça m'inspire.
-Hiroki- Je vois, tu n'as besoin que d'un miroir en fait.
-Jessica- Ne commence pas une bataille que tu ne peux pas gagner Yamada ~ Surtout que je n'ai pas beaucoup de temps à te consacrer. Le vieux veux que tu te ramènes avec ta connasse , il a une annonce à faire ~
-Hiroki- Une annonce ? De quel genre ? Et pourquoi c'est toi qui me transmet ça ?
-Jessica- Il a besoin de tout le monde pour parler d'un truc. C'moi qui lui ai ramené l'info, on est déjà sur place avec boulet junior. Ramenez vous vite ~
-Hiroki- Ok, on arrive.
Je raccrochai sans attendre la réponse de Jessica. Elle détestait quand je faisais ça donc je ne me privais pas pour le faire. Je rangeai les quelques provisions que j'avais sorti pour au final bricoler rapidement des sandwichs avec ce que j'avais dans le frigo. J'appelai Hakaze, et lorsqu'elle revint finalement dans la cuisine, je lui fis signe de manger.
-Hakaze- Dis donc, le cuistot ne s'est pas foulé.
-Hiroki- J'ai fait à manger rapidement, nous devons aller voir le patriarche.
-Hakaze- Oh ? Ôto-san doit nous voir ? Pourquoi donc ?
-Hiroki- Apparemment il aurait besoin de nous tous pour faire quelque chose. Nous sommes ses salariés donc nous n'avons pas le choix. Emporte le repas, je vais chercher de l'eau dans la réserve pour la route.
-Hakaze- Ok. Allons-y.
Une fois de plus, moi et ma moitié prîmes la route vers la forêt de Soichiro, le père de Hakaze et accessoirement, notre père à tous. Nous mîmes environ une heure à rejoindre le terrain de duel caché par l'Ener-D, avant de retrouver enfin l'homme d'âge mur, encore accompagné par Sirië , mais cette fois également par Reisuke et Jessica. Tous les six nous étions réunis , comme pour l'anniversaire de Jessica, mais cette fois-ci, l'atmosphère était différente. Je m'avançai vers Soichiro, lui serrant la main pour lui dire bonjour. Je fis la bise à Sirie, ignorai royalement Jessica, avant d'étreindre Reisuke comme je le faisais toujours. Jessica nous trouvait ridicules, mais je l'ignorais toujours et Reisuke faisait de même. Une fois que moi et Hakaze eûmes salué tout le monde, Soichiro prit la parole de son ton neutre habituel.
-Soichiro- Bien. Tout le monde est réuni. Gamine, je te laisse expliquer.
-Jessica- Bon bon. Ca me fait chier le vieux, tu aurais pu le faire. Enfin. J'étais en cours en train de parler avec une amie à moi.
-Hiroki- Attends. Stop. Laisse moi déjà digérer le fait que tu aies une amie, c'est choquant tu sais.
-Jessica- Cette amie est dans un club de duel de monstres au lycée, et elle m'a parlé de quelque chose qui m'a intéressé. « Le Grand Championship »
-Hakaze- Grand Championship ? Qu'est-ce que c'est ?
-Jessica- C'est un événement annuel organisé par la ville. La première édition c'est cette année et tous les clubs de duel ont été invité à y participer. Il faut réunir des équipes de cinq joueurs pour participer à ce tournoi. Les clubs de duel de tous les lycées sont inscrits si ils le veulent mais les autres équipes peuvent rejoindre l'aventure également. J'ai pensé qu'on pourrait le faire à cinq.
-Hiroki- Tu crois qu'on n'a que ça à faire de faire ce genre de trucs ?
-Soichiro- Oh que oui gamin. La récompense , c'est de l'argent. Et on est justes, donc tu le feras que tu le veuilles ou non.
-Hiroki- Han.....
-Hakaze- Ca a l'air plutôt fun. Donc les participants seraient moi, Hiroki, Jessica, Reisuke, et Père ?
-Soichiro- Je ne participe pas gamine. Vous vous débrouillerez seuls.
-Reisuke- Je....Je ne peux pas participer non plus.
-Hiroki- Huh ?
-Reisuke- Le boulot est trop instable, je peux être de nuit, de jour, appelé en urgence, c'est trop prenant pour participer à un tournoi de ce genre.
-Jessica- Pff, tu pues. On va devoir trouver deux personnes pour participer.
-Sirië- Moi je peux le faire. Je m'arrangerai avec les collègues. Il nous manquera donc une personne.
-Hakaze- Papa ! S'il te plaît !
-Soichiro- Ne vends pas la peau de l'ours gamine, j'ai encore quelqu'un en réserve.
-Hiroki- Huh ? Quelqu'un en réserve ?
-Soichiro- J'ai reçu quelqu'un ici il y a quelques jours, une ancienne connaissance qui est de retour en ville depuis quelques années. Il devrait bientôt arriver.
Devant nos airs dubitatifs, le vieil homme sourit d'un air légèrement supérieur. Il mit sa main dans la poche de sa veste et en ressortit un téléphone. Il composa un numéro tandis que je réfléchissais à qui pouvait être la personne au bout du fil. L'homme attendit quelques secondes , laissant le temps de réponse à son contact, avant de prendre la parole d'un ton neutre.
-Soichiro- Tu peux entrer, ils sont prêts à te voir.
Lorsque ces mots furent prononcés, nous entendîmes quelqu'un entrer dans la forêt , le repère de notre patriarche. S'approchant d'une démarche assurée, laissant sa silhouette se dessiner au fur et à mesure qu'il se rapprochait, l'homme arrivait vers nous. Plus il se rapprochait, plus son visage se laissait voir à nos yeux surpris. Nous connaissions cette personne, tout du moins, je la connaissais. La dernière fois que je l'avais vu, il était beaucoup plus jeune. L'homme qui était désormais devant nous était désormais habillé d'un long manteau noir lui tombant sur son jean de même couleur. Malgré le fait qu'il avait les cheveux courts, quelques mèches couleur châtain lui tombaient sur le visage, cachant légèrement son regard provocateur couleur noisette qu'il avait toujours arboré. Il nous regarda un à un, une sourire narquois aux lèvres, avant de prendre la parole de sa voix grave à l'attention du patriarche.
-Ugo- Des années que je n'avais pas revu certaines têtes ici. Le temps passe vite n'est-ce pas Soichiro ?
-Soichiro- Ugo, j'espère qu'entre temps tu as pu arranger ton style de jeu.
-Ugo- Tu parles ! Sunbird est à son apogée , prêt à écraser tout le monde !
-Hiroki- Ugo... ? Tu étais chez moonlight dreamers n'est-ce pas ?
-Ugo- Ouais. Je me souviens de toi, t'es celui qui a ramené Hoshi et Alainz dans la guilde n'est-ce pas ?
-Hiroki- Quoi.. ? Je ne vois pas de quoi tu parles...Hahaha...
-Ugo- Mouais. Le voyage dans le temps n'était plus un secret pour personne t'sais. Même pour mes camarades.
-Hakaze- Tiens, qu'est devenue l'UWS ?
-Ugo- Morte. L'UWS est morte. Je suis le dernier UWS vivant.
-Jessica- On est dans le même bateau. Inutile de faire le mélodrame ici.
-Ugo- Je ne fais pas de mélodrame hoho. D'ailleurs je participerai avec vous à ce tournoi que vous devez remporter. Je ne me retiendrai contre personne, même pas contre ma fille hoho.
-Jessica- Ta fille ?
-Ugo- Ouioui . Elle est joueuse aussi. Je voulais la ramener, mais elle n'a pas souhaité venir. Elle est quelque peu taciturne mais ne vous en faites pas, elle va vite nous rejoindre hoho.
L'ambiance qui était tendue s'est relâchée progressivement au fur et à mesure qu'Ugo discutait avec tout le monde. Il avait 34 ans désormais, mais pour lui, c'était comme si il nous avait quitté la veille. Il était un bon joueur selon Soichiro et il nous aiderait à triompher de ce tournoi auquel il participerait avec nous. Au final nous retournâmes à l'ambiance habituelle, à parler decks, parler de tout et de rien et rire ensemble. Cependant, l'ancien Leader de Moonlight Dreamers nous interrompit sèchement. Nous nous arrêtâmes tous dans notre conversation pour nous tourner vers le patriarche, attendant ses instructions avec impatience.
-Soichiro- J'inscrirai donc notre équipe avec Jessica, Hakaze, Hiroki, Sirië et Ugo en titulaires, et moi et Reisuke en remplaçants. Notre équipe portera le nom « Glory for Hope » .
-Jessica- Glory for Hope....
-Soichiro- C'est toi qui a décidé de participer à ce tournoi, ton nom sera associé à cet événement.
-Ugo- Ca me paraît joli hoho. Ma fille sera dans le tournoi avec le club de son école, le club « Overlords ».
-Jessica- Quoi !? Ta fille est chez Overlords !?
-Ugo- Hoho, tu sembles connaître ce groupe. Oui, ma fille est dans ce club. Chiaki qu'elle s'appelle. Nakagami Chiaki. Une rousse aux yeux clairs, je ne pense pas que tu dois la connaître hoho.
-Jessica- Chiaki est ta fille !? C'est elle qui m'a parlé de ce tournoi !
-Ugo- Heureuse coincidence hoho !
-Hakaze- Bien, je suppose que l'on va devoir s'entraîner alors ~
-Hiroki- C'est vraiment nécessaire... ?
-Soichiro- Oh que oui. Je ne vous considérerai comme prêt que lorsque vous m'aurez chacun vaincu dix fois d'affilé. Et nous allons commencer tout de suite. Hakaze, à toi l'honneur. Montre à tes camarades ce qu'est un duel chez les Namatame.
-Hakaze- Oui père.
Hakaze se leva d'un pas déterminé et suivit son père dans le champ d'entraînement construit par Soichiro. Nous suivîmes les deux futurs adversaires dans cette caverne que Soichiro affectionnait tant. Reisuke était dubitatif, Jessica intriguée, Ugo lui avait l'habitude de ce qu'il voyait....Quant à Sirië , elle arborait un sourire satisfait. Après tout, elle était la mieux placée pour connaître les capacités du père et de la fille, elle savait que l'un comme l'autre étaient à la hauteur d'un tel combat.
Nous arrivâmes tous dans la caverne dans laquelle se trouvait ce lac qui n'était vraiment pas très profond. Hakaze et Soichiro enlevèrent leurs chaussures et firent un pli à leur pantalon de sorte d'éviter que leurs habits ne soient mouillés. Ils pénétrèrent enfin dans l'eau qui ne leur mouillait que les chevilles. Je n'avais jamais compris pourquoi Soichiro s'entraînait toujours ici, mais cela semblait important dans l'entraînement. L'homme enclencha son disque de duel face à sa fille qui fit de même. Ils se regardèrent mutuellement, me laissant discerner un sentiment vraiment étrange. Un mélange de complicité et de défiance , c'était une belle expression qu'arboraient les deux protagonistes de ce combat. Si belle qu'elle me fit regretter ces jours que j'eus passé avec mes parents avant leur mort....Oui....Pour la première fois de ma vie, je regrettai les jours de complicité avec mes propres parents en voyant celle de Hakaze.....
-Soichiro et Hakaze- Duel !!!
…..
….
…..............
L'après-midi se résuma donc à ce que chacun d'entre nous affronte tour à tour Soichiro jusqu'à épuisement....Non, pas jusqu'à l'épuisement de Soichiro, jusqu'à notre épuisement à nous. Tour à tour nous nous jetions dans la bataille, tour à tour nous nous faisions anéantir sur place. Le soir arriva enfin, et aucun de nous n'avait réussi à prendre la moindre victoire à Soichiro Namatame. Pourtant j'y étais presque à un moment, mais l'homme disposait de trop de ressources pour se laisser vaincre aussi facilement. C'était tout simplement impossible de lui tenir tête.
Hakaze, épuisée et dépitée, prit la parole, devant son père, inébramlable.
-Hakaze- Papa.....Je...Encore une fois. Affronte moi de nouveau.
-Soichiro- Arrête toi la gamine, tu en as assez fait.
-Hakaze- Papa ! Laisse moi une dernière chance !
-Soichiro- Tu vois bien que tu ne peux pas le faire. Repose toi et reviens demain.
…...
….
-Hakaze- Non. Je veux t'affronter de nouveau. Tu m'empêches de partir en mission avec Hiroki, tu ne veux pas que je repousse mes limites face à toi, mais moi je veux te montrer que je suis capable de l'emporter Papa. Je veux te montrer que je suis forte, alors bats toi de nouveau contre moi !!!
-Soichiro- …..
-Hiroki- Oi, Hakaze.....
-Soichiro- Bien. Je te permets de m'affronter une nouvelle fois. Cependant, si tu perds, jamais plus je ne t'autoriserai à partir en mission seule ou avec le gamin.
La jeune fille se plaça de nouveau face à son vieux père qu'elle continuait de fixer avec détermination, alors que nous étions tous épuisés. L'eau de ce lac avait bel et bien un effet spécial, elle regorgeait d'Ener-D , et le simple fait de faire un duel en baignant dans cette eau nous fatiguait énormément. C'était pour tester notre endurance, quelque chose de crucial lors d'une période de crise...Et pourtant, alors que mes camarades et moi étions vidés de nos ressources, c'était Hakaze qui était encore debout et qui en demandait d'avantage. C'était un spectacle à la fois encourageant et dévastateur, puisque la jeune fille peinait à se tenir debout et haletait face à son père qui ne montrait aucun signe de faiblesse face à elle.
-Hakaze- Duel !!!
Alors que la jeune femme entama son tour, nous regardâmes tous le spectacle , dubitatifs. Nous savions l'issue d'avance. Soichiro allait gagner, l'était de Hakaze était trop mauvais pour qu'elle puisse tenir le duel. Et nous avions raison, puisqu'il en fallut peu à l'homme pour rapidement reprendre le dessus et malmener sa fille. A l'aide de son « Nékroz d'Unicore » il malmenait ardemment « Winda Marionnette de l'ombre » et attaquait sèchement les points de vie de Hakaze. Pourtant, celle ci ne démordait pas et continuait ses tours, grignotant les points de vie se son père au passage. Elle continuait à jouer, utilisant les effets de ses monstres pour limiter le jeu de son adversaire., cependant, il était bien plus fort qu'elle, et chaque fois qu'elle réussissait à jouer un monstre, il la contrait en en sortant un autre. Unicore, Clausolas ou Trishula, tous venaient à bout un à un des ressources de la jeune fille qui se retrouva rapidement désarmée face à ce Trishula, comme nous l'avions tous été auparavant. Pourtant, elle n'était pas ébranlée. Elle possédait encore deux cartes en main, quelques points de vie, mais son père possédait le terrible guerrier, 2500 points et deux cartes également. Lorsque son tour arriva, elle piocha une carte et sourit face à son père.
-Hakaze- J'invoque mon Sceptre Seraphin Etoile ! J'active son effet pour chercher le trône séraphin étoile, et comme j'en ai un en main je vais invoquer les deux et piocher deux cartes ! Je vais ensuite recouvrir les trois unités pour invoquer Delteros Satellchevalier et activer l'effet de mon Sceptre pour détruire Trishula !
-Soichiro- Intéressant gamine. Que vas-tu faire désormais ?
-Hakaze- Je vais attaquer avec Delteros pour finir ce duel !
-Soichiro- Tu te fais donc avoir une fois de plus. Je vais activer l'effet de mon Valkyrus pour annuler ton attaque et te réduire à néant au prochain tour.
-Hakaze- Pas cette fois ! Je chaine de ma main fusion marionnette de l'ombre El ! Elle va me permettre de fusionner Delteros et Dragon de ma main pour jouer Constructution ! Et comme tu n'as plus de cibles pour Valkyrus, il va se résoudre sans effet !
-Soichiro- ….
-Hakaze- Constructution ! Attaque mon père directement !
Sous nos yeux ébahis, Construction s'exécuta et se lança à l'attaque du patriarche qu'elle toucha de plein fouet, projetant l'homme dans les eaux qu'il utilisait pour l'entraînement. L'impact de l'attaque cause une légère onde dans la caverne, remuant un peu tel de petites vagues l'eau qui se trouvait dans l'espace. Soichiro perdit l'équilibre et tomba dans l'eau sur le dos. Les hologrammes disparurent , laissant Hakaze se ruer sur son père afin de s'assurer de son état. Lorsqu'elle arriva vers lui, elle le découvrit les yeux ouverts, l'expression neutre, comme il en avait l'habitude. Elle lui tendit la main pour qu'il se relève, il la prit sans rechigner. C'était rare de voir un tel spectacle, Hakaze qui aide son père à se relever et non l'inverse.
-Soichiro- Tu as réussi, gamine.
-Hakaze- Ton sang, et celui de maman coulent dans mes veines. Le sang de ma tante coule également dans mes veines. Avec vous trois à l'intérieur de moi, je ne peux que réussir ce que j'entreprends, ne penses-tu pas, Papa ?
-Soichiro- On croirait entendre ta mère. Epargne moi ces discours, contente toi de revenir demain matin pour continuer la suite de ton entraînement.
Sans dire un mot de plus, devant sa fille souriante, l'homme se retourna et partit dans la direction opposée à celle du groupe. L'aide soignante le suivit avec le sourire , se retournant vers nous simplement pour nous faire signe. Hakaze quant à elle attendit que son père soit parti bien plus loin que nous l'étions pour se laisser tomber dans la faible étendue d'eau qui s'étendait dans l'arène. Je me relevai aussitôt pour lui porter assistance. D'un bras je vins la soutenir pour l'appuyer contre mon épaule. Elle était encore consciente, mais elle était trop épuisée par l'entraînement de l'après-midi pour bouger ne serait-ce qu'un membre. Elle prit la parole à mon attention, d'une voix soulagée et satisfaite, mais trop faible pour être entendue de tous.
-Hakaze- J'ai réussi....J'ai réussi Hiroki....
-Hiroki- Ouais....T'as été magistrale, Hakaze. Repose toi, je te ramène à la maison.
-Hakaze- Non je....Tu as subi beaucoup aussi...
-Hiroki- T'en fais pas, repose toi et je m'occupe du reste.
-Hakaze- ...Merci...Hiroki.
La jeune fille se laissa aller et s'endormit finalement dans mes bras. Jessica, Ugo, et Reisuke étaient tout aussi épuisés qu'elle,au point que la blonde en avait perdu la force de lancer ses piques vaseuses et sans intérêt....Enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche une fois de plus.
-Jessica- Aaaaaah....Je me sens faible.....Reisuke porte moi aussi...... !!!!!
-Reisuke- Si tu es assez en forme pour dire de la merde, c'est que tu l'es assez pour faire aller tes jambes.
-Jessica- En vrai tu n'as même pas une ONCE de compassion pour moi avoue.
-Reisuke- Tu n'es pas en sucre, bouge toi simplement roh !
-Ugo- Il n'a vraiment aucune manière avec les femmes hoho. Qu'il est vil, on dirait Jérôme. Bien les jeunes, je vais vous laisser également. Je n'avais pas subi l'entraîenement de Soichiro depuis un moment, et pour être honnête, je suis crevé haha. Allez, portez-vous bien jusqu'à la prochaine !
Ugo nous laissa, partant d'une dégaine assurée qui le suivait toujours. De notre côté, moi, Jessica et Reisuke sortîmes ensemble du périmètre de Soichiro Namatame pour au final déboucher sur les chemins que l'on prenait , jusqu'à ce fameux carrefour où chacun d'entre nous prenait une route différente. Reisuke et Jessica prirent la leur, tandis que moi, toujours en portant Hakaze, je rentrai chez nous. Je pus donc enfin déposer la jeune femme dans le lit conjugal afin qu'elle se repose convenablement, avant de m'installer moi même à table et de sortir mon paquet de cartes afin de le revisiter. Tout de même , elle était vraiment têtue Hakaze. Mais la voir me donnait la force de me dépasser....
Un jour, ma volonté surpassera la tienne.
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